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La capitale britannique se serait bien passée de cette publicité. Les images du quartier d'Hackney, à l'est de Londres, tout proche du stade olympique, qui s'est embrasé dans la nuit de lundi à mardi après plusieurs heures d'affrontements entre jeunes et policiers, ont frappé les esprits.
La recordwoman du monde britannique du marathon Paula Radcliffe a parfaitement résumé le sentiment du moment sur Twitter: "Dans moins d'un an, Londres accueillera le monde mais actuellement le monde ne veut pas venir."
Dès mardi matin, la Fédération anglaise a annoncé l'annulation du match des Anglais contre les Néerlandais. Avec 6000 officiers déjà postés à travers la capitale pour faire face aux émeutiers -et 10.000 supplémentaires appelés en renfort-, la Metropolitan Police manque d'effectifs pour assurer la sécurité des 70.000 spectateurs attendus mercredi soir.
Plus de mille policiers devaient être déployés autour de Wembley pour cette rencontre, alors que les supporteurs des deux pays sont connus pour des actes ponctuels de violence.
Les joueurs de l'équipe d'Angleterre, qui "comprennent tout à fait les raisons derrière cette décision (d'annulation)", ont lancé un appel au calme par voie de communiqué.
A moins d'un an des JO, la ministre de l'Intérieur Theresa May a assuré que les autorités "regarderaient ce qui est nécessaire de faire" pour assurer des Jeux sans heurts.
"Nous prenons très au sérieux les problématiques liées aux jeux Olympiques", a-t-elle renchéri dans une interview à la BBC, précisant qu'"énormément de travail avait déjà été accompli" au sujet "de la sécurité et du maintien de l'ordre".
Le Comité olympique britannique (BOA) s'est voulu également rassurant et a estimé que les JO ne seront pas affectés par ces émeutes.
"Ce n'est pas le genre de publicité que nous souhaitons voir à un an des Jeux, a déploré Darryl Seibel, le directeur de communication de BOA. Depuis l'attribution des Jeux à Londres, la sécurité a été la priorité des autorités et nous sommes très confiants dans le plan préparé et qui sera mis en place par la police. C'est malheureux (de voir ces images) mais en aucun cas cela n'aura d'impact sur les jeux Olympiques."
Hugh Robertson, ministre en charge des jeux Olympiques, a quant à lui estimé que quiconque émettait des doutes sur le plan de sécurité des JO de Londres était "vraiment dans l’"erreur".
Tout le monde l'espère, mais en attendant Angleterre - Pays-Bas a été annulé. Cette annulation est estimée à plusieurs millions d'euros de manque à gagner pour les deux fédérations.
"Les pertes commerciales se comptent en millions. J'espère que nous pourrons trouver une élégante solution avec la Fédération anglaise", a d'ailleurs annoncé Bert van Oostveen, le directeur général de la Fédération néerlandaise qui a "déploré" cette annulation tout en la "respectant".
Outre le match Angleterre-Pays-Bas, la rencontre Ghana-Nigeria, prévue mardi à Watford, a été annulée. Quatre matches du 1er tour de la Coupe de la Ligue prévus le même soir à Londres (West Ham, Charlton, Crystal Palace) et Bristol ont été reportés.
Devant cette situation sans précédent, certains émettent déjà des doutes sur l'ouverture ce week-end du Championnats d'Angleterre.
"Quand j'entends que la violence s'étend ou pourrait s'étendre à des villes comme Manchester, Liverpool, Birmingham et Bristol, je me demande si le Championnat pourra se jouer ce week-end. Je peux difficilement l'imaginer", craint le Néerlandais Rafael van der Vaart qui joue à Tottenham, club d'un quartier de Londres.
Mardi midi, la police de Birmingham, où des affrontements ont eu lieu entre jeunes et forces de l'ordre, a en revanche confirmé la tenue du 3e test-match de cricket entre l'Angleterre et l'Inde qui devait débuter mercredi. Les Championnats du monde de badminton, qui se déroulent sur le site olympique des JO-2012, ne semblent pas menacés pour le moment.
Les émeutes ont fait une victime, un homme de 26 ans, blessé par balle dans une voiture lundi soir, qui a succombé à ses blessures. Et plus de 650 personnes ont été arrêtées depuis dimanche, dont trois hommes interpellés pour "tentative de meurtre" après avoir blessé deux policiers au volant de leur voiture.