A la veille du coup d’envoi de la Ligue professionnelle. Les clubs nationaux seront-ils au rendez-vous ?

Il était « écrit » quelque part que ce professionnalisme que notre football souhaitait de tous ses vœux pendant de longues décennies devrait connaître son coup d’envoi sous la canicule du mois d’août et les contraintes ramadanesques. Un bon début, somme toute, qui s’annonce. Professionnels qu’ils sont, joueurs, entraîneurs et autres dirigeants sont appelés à prendre le taureau par les cornes et s’initier au professionnalisme et cesser toutes pleurnicheries ou jérémiades. Rien n’est moins sûr cependant au vu de la qualité des préparations que s’infligent la plupart des clubs devant honorer la toute nouvelle Ligue professionnelle. Si l’on prend l’un des plus prestigieux et plus populaires clubs du pays, on se rend compte qu’il sera difficile pour la plupart de nos clubs de s’adapter au nouveau statut de professionnel et surtout de passer d’une mentalité d’amateurisme vers une autre qu’on souhaite professionnelle. Ainsi par exemple, lors du stage de préparation du Raja à Agadir, il s’est avéré qu’on est loin de ces vœux. Si le club vert répond relativement au cahier des charges de la fédération, il n’en reste pas moins vrai que les événements qu’a connus cette concentration démontrent qu’il sera difficile de passer au professionnalisme et que l’amateurisme a la vie dure. Des joueurs indisciplinés, des exclusions, des sanctions, du grabuge…Et le bouquet c’est le départ inopiné du coach Fakhir. Sans préavis, et à la veille d’une assemblée générale, le coach quitte ses poulains sans raison apparente. Après avoir exigé le départ de plusieurs joueurs et le recrutement d’autres, il claque la porte et s’en va. Amateurisme oblige. Sans doute, comme d’autres entraîneurs, qui ont porté préjudice aux clubs et au foot national, Fakhir a fini par comprendre le système, dans tous les sens du terme en quelque sorte. Pour faire une ligue professionnelle, il faut des acteurs professionnels. Et à voir certains comportements, il est difficile d’être optimiste. Du moins pour la saison prochaine. En dépit du riche palmarès de Fakhir, il fautreconnaître aussi que le défi est grand : défendre un titre, tenter de remporter la Coupe du Trône et rééditer les exploits des Verts en remportant la Ligue des champions. Mais on ne peut parler du Raja sans parler du WAC et vice versa. Du côté du complexe Benjelloun, les choses semblent plus calmes.
Mais deux ou trois mauvais résultats suffiraient pour  réclamer la tête de Ducastel. Une mentalité qu’il faut bannir à jamais. On a vu de  grandes équipes de renommée mondiale maintenir leur coach en dépit de quelques mauvais résultats. Le président Akram est catégorique là-dessus. Si Ducastel est forcé à partir sous quelque pression que soit, il jetterait lui aussi l’éponge. Pour jouer les premiers rôles au niveau continental, il faut faire preuve d’un certain professionnalisme. Un autre club national auteur d’une bonne saison l’année dernière et d’une bonne prestation en Coupe de la CAF, ne semble pas être  à l’abri de cette mentalité d’amateurs. Il s’agit du MAS qui connaît des tergiversations et des difficultés financières avant même le coup d’envoi de la toute nouvelle Ligue professionnelle.