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Les femmes élues députées par la grâce de la liste nationale veulent rempiler pour un deuxième mandat. Problème, la loi organique relative à la Chambre des représentants l’interdit . L’article 5 est on ne peut plus formel : les élues sur la liste nationale ne peuvent l’être que pour un seul mandat.
Les députées de la liste nationale ne l’entendent plus désormais de cette oreille. Sonnant le tocsin de la mobilisation, celles de la majorité sont tout à leur lobbying pour faire changer la loi. Les réunions se multiplient. Le plaidoyer auprès du groupe de travail de l’égalité s’organise. Les arguments pleuvent au nom de la lutte contre l’inégalité. « Les hommes ont le droit de briguer deux mandats, pas les femmes. On veut, et c’est cela le plus grave, priver l’institution législative de l’expertise féminine. Les députées élues sur la liste nationale ont acquis une expérience. Elles connaissent les rouages du Parlement après avoir siégé pendant 5 ans sous la Coupole. Tout le monde s’accorde à le dire, elles sont d’un apport indéniable à la démocratie et à l’action parlementaire en particulier. Et au détour d’un article de loi, on veut leur confisquer cette expertise », fait valoir cette députée aux couleurs de la majorité.
La liste nationale, une rente au féminin?
L’annonce de la date du scrutin, le 7 octobre prochain, a précipité le mouvement de celles qui disent « non » à l’article 5 de la loi organique de la Chambre des représentants. Les partis de la majorité seraient même en train de préparer une proposition de loi pour abroger un tel article perfide à leurs yeux. La présidence de la Chambre basse ne verrait pas, dit-on, d’un mauvais œil la levée de l’interdiction d’un deuxième mandat par le canal de la liste nationale pour les députées sortantes de la liste nationale.
Cette mobilisation ne fait pas l’unanimité. Dans les rangs de l’opposition, des militantes dénoncent un système de rente défendu par les députées de la liste nationale. « La liste nationale est un mécanisme pour faire de la discrimination positive une réalité en politique et assurer un quota de femmes parlementaires à la Chambre des représentants. Aujourd’hui, des femmes parlementaires de la majorité veulent en faire une rente alors qu’elles devraient s’engager sur le terrain dans le cadre d’une campagne électorale parce qu’elles ont justement acquis 5 ans d’expérience. La liste nationale est une manière de leur mettre le pied à l’étrier. Elles veulent en faire un privilège », soupire cette usfpéiste qui, en 2002, a milité pour l’adoption du principe de la liste nationale. Pas question, affirme-t-elle, de dévoyer l’esprit de la liste nationale.
Sur la Toile, les internautes ne cachent pas leur désapprobation. L’activiste vouée à la défense de l’environnement, Houria Tazi Sadeq, a posté ce mardi matin, toute son amertume sur son mur. «La lecture de cette info me choque ! Certaines femmes députées veulent créer une nouvelle forme de rente politique ! Elues grâce à la liste nationale une première fois, elles veulent profiter indéfiniment de ce privilège du quota et militent pour modifier la loi qui limite cette possibilité à une seule fois ! On a besoin de femmes en campagne dans des circonscriptions Mesdames ! Nous voulons être dignement représentées et bénéficier de circonscriptions "gagnables" aussi! »
Depuis mardi, les réseaux sociaux se sont emparés de l’information selon laquelle les femmes députées de la liste nationale bataillent pour un deuxième mandat et veulent changer la loi. Les commentaires sont acerbes. Le renouvellement des élites féminines est remis en cause. Les questions qui fâchent se bousculent. Les femmes en politique adopteraient-elles la même posture que les hommes qui refusent de céder les commandes du pouvoir ? Les dinosaures feraient-ils leur entrée dans le personnel politique féminin ?
« La solution du quota n'a rien de démocratique, malgré les apparences. La considération du genre a joué. Mais le Parlement n'est pas une vitrine; il est un lieu de débat et de promotion du système législatif, dans l'intérêt des citoyens. Après une législature test, les parlementaires femmes doivent redescendre dans l'arène de la campagne électorale ou se retirer (sans retraite, si possible). Le quota serait réservé à de nouvelles têtes», conclut Anas Tazi dans son poste.