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A la veille donc de la fête du travail, la section marocaine d’Amnesty International, l’Association marocaine des droits humains, l’association INSAF et la Fondation Orient-Occident ont rendu public un communiqué pour rappeler aux décideurs et à l’opinion publique en terre marocaine que « le travail des petites filles est un crime commis au grand jour mais qui jouit de l’impunité ».
Dans ce pays, des petites filles sont privées de scolarité et voient leur enfance volée parce qu’elles sont condamnées à travailler en tant que domestiques. L’image ne choque plus personne : des petites filles hautes comme trois pommes corvéables à merci et se livrant à toutes sortes de travaux dans les maisons. Des enfants qui n’ont pas l’âge légal de travailler et qui sont pourtant employées en violation de la loi. C’est pourquoi ces associations qui viennent de lancer cette campagne de mobilisation et de pression contre le travail des petites bonnes, en appellent avec force à l’harmonisation des lois marocaines avec la Convention internationale des droits des enfants ainsi que l’ensemble des conventions internationales relatives au travail auxquels le Maroc a pourtant adhéré.
Entre colère et indignation, ces activistes dénoncent avec vigueur les violations flagrantes des droits de ces petites filles domestiques chez les autres. Il faut ici parler de complaisance et d’impunité : les textes sont clairs, au Maroc aussi, le travail des enfants est en principe interdit.
Adopter des lois
et les appliquer
Le silence est ici un crime. L’actualité est peuplée de ces petits corps chétifs battus, torturés pour avoir mal fait la vaisselle ou mal passé la serpillère. La violence est au quotidien. Pas les condamnations de ceux et celles qui se seraient rendus coupables de maltraitance. Et ces associations qui interpellent le gouvernement marocain, le mettant face à ses responsabilités, de rappeler une évidence que beaucoup feignent d’oublier, « le droit de ces petites filles à la sécurité physique, à la sécurité tout court ». Et parfois, leur droit à la vie, quand l’irréparable est commis.
Le travail de toutes ces petites filles dont la place naturelle est à l’école vient jeter une lumière crue sur l’immense déphasage entre le discours officiel sur les droits des enfants et la triste réalité de l’enfance marocaine. « Le fléau des petites bonnes montre bien le gouffre entre les engagements internationaux du Maroc et leur non application dans les faits », s’indignent ces associations qui comptent organiser le 4 juillet prochain une journée d’études sur la question.
Le gouvernement Abbas El Fassi est directement interpellé. L’Etat est fermement invité à faire montre d’une forte volonté pour mettre fin au travail des petites filles en tant que domestiques et combattre les causes de ce fléau. Des lois doivent être adoptées et, surtout, s’appliquer à tous ceux qui contribueraient de manière directe ou indirecte, à l’emploi des petites bonnes. Des stratégies sociales, des programmes économiques et des mesures de sensibilisation doivent être pensés, réfléchis, cogités pour mettre un terme au fléau des petites filles employées comme bonnes. L’Etat est face à ses responsabilités. Toutes ces petites filles- personne ne sait vraiment combien elles sont à travailler dès l’aube et jusque tard dans la nuit- ont des droits, exactement comme tous les autres enfants, droit à l’éducation, droit à une vie digne. Des droits pour que ces petites bonnes ne soient plus jamais ces esclaves des temps modernes dont on détourne le regard, juste par commodité…