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Dans une déclaration accordée à Libé lundi en marge des travaux de l’Internationale socialiste à Marrakech, Ahmed Lafdal, membre du comité permanent du Rassemblement des forces démocratiques de Mauritanie (RFD), nous a indiqué que cette journée a été initiée par 11 partis de l’opposition, en s’inspirant du mouvement de protestation qui secoue le monde arabe, afin de protester contre les politiques publiques menées dans les différents secteurs vitaux pour les citoyens mauritaniens. Elle vise également à dénoncer « la politique de dialogue » initiée dernièrement par le gouvernement, qui n’a été dans le fond, selon lui, qu’une manœuvre de la part du pouvoir en place pour masquer les graves problèmes que traverse le pays.
« Il faut que le pouvoir en place prenne en considération ce qui se passe dans la région. Les dictateurs n’ont plus de place. Leur existence est menacée. Si la première vague de contestations vient de passer, d’autres vont suivre », nous a-t-il confié.
Ahmed Lafdal nous a également indiqué que la Mauritanie vit dans un climat politique très tendu, marqué par la mainmise des militaires sur le pouvoir politique et économique. « On vit une vraie situation de crise. Le régime militaire qui règne depuis 1978 accapare tous les pouvoirs politique, économique et social. Ce qui s’est passé en 2007 n’a été qu’une mascarade orchestrée par lui pour masquer la réalité de sa domination. Le régime civil mis en place n’a été qu’une parenthèse qui s’est vite renfermée avec le putsch de 2008. Et depuis, le régime militaire a toutes les cartes en main», a-t-il ajouté.
Et que propose l’opposition face à cette situation de crise ? Pour M. Lafdal, le camp de l’opposition, constitué des partis de gauche, de ceux du centre, des libéraux et des islamistes, a mis en place une plateforme commune qui dresse un état des lieux de la situation dans le pays et il est en train de finaliser la dernière copie de son programme qui se présentera comme une alternative aux politiques publiques existantes.
Selon notre interlocuteur, ce programme ambitionne, sur le plan politique, d’élargir la marge des libertés civiles et publiques, d’instaurer la démocratie et d’établir un pouvoir issu d’élections libres et transparentes.
Sur le plan économique, l’opposition appelle à une lutte contre la prévarication et la corruption et l’établissement de mesures urgentes pour éradiquer les inégalités sociales et le chômage notamment au sein des jeunes diplômés.
S’agissant de l’alliance avec les islamistes, M. Lafdal nous a expliqué que le fait de composer avec eux ne pose pas de problèmes majeurs puisqu’ils adoptent les mêmes principes que les autres partis de l’opposition. « Le mouvement islamiste en Mauritanie est plutôt modéré et son existence est très récente comparée au parti d’Ennahda en Tunisie ou aux Frères musulmans en Egypte. Ceci d’autant plus que chaque mouvement islamiste a ses propres spécificités», nous a-t-il précisé avant d’ajouter que peu importent les alliances, l’essentiel, c’est que le peuple mauritanien doit bouger pour mettre un terme à la dictature et à l’injustice. « La Mauritanie ne doit pas faire exception dans la région. Il faut que, nous puissions bénéficier, nous aussi, de la démocratie et de la liberté », a-t-il conclu.