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Après le discours Royal du 9 mars où une réforme globale et profonde de la Constitution a été annoncée, comment les pouvoirs publics allaient-ils se comporter avec les manifestants alors que quelques jours plus tôt la violence avait été utilisée contre les marcheurs de Casa ?
A Rabat, peu avant 10 heures, plusieurs centaines de manifestants se sont retrouvés à Bab Al Had, point de départ de la marche du 20 mars pour la dignité, la liberté et le changement. Dans le calme et sous le regard des forces de l'ordre très discrètes, ceux et celles qui ont répondu à l'appel du mouvement du 20 février ont suivi le traditionnel parcours du manifestant, de Bab Al Had jusqu'au Parlement en passant par l'avenue Mohammed V brandissant leurs banderoles et scandant leurs slogans. Et comme de coutume leur nombre diffère d'une source à l'autre : 2500 manifestants selon les autorités sécuritaires, 10.000 pour les organisateurs.
Une foule bigarrée et un cortège multiforme où se sont retrouvés par petits groupes des manifestants aux revendications différentes les unes des autres. « Si le changement et la réforme représentent le dénominateur commun de ceux qui ont battu le pavé ce dimanche, les doléances et revendications sont très différentes d'un groupe à l'autre. C'est comme si chacun des manifestants avait une bonne raison de manifester », fait observer un activiste des droits humains.
Et ce dimanche matin, il y avait un peu de tout au centre-ville de la capitale. Il y avait ceux qui réclamaient (toujours) « le changement du gouvernement, la dissolution du Parlement et la chute de l'Istiqlal ». Ceux qui en appelaient à une réforme démocratique et non octroyée de la Constitution et ceux encore qui dénonçaient l'injustice, l'exclusion et la marginalisation.
Mais il n'y avait pas que ceux-là. D'autres donnaient de la voix pour l'abrogation de la loi anti-terrorisme, la libération des détenus de la Salafya Al Jihadya et celle encore des 5 politiques condamnés à de lourdes peines de prison dans le cadre du réseau Belliraj. Un autre petit groupe, plus à l'écart mais visible, se présentant comme « des victimes des FAR » réclamaient le départ de généraux et la nomination d'un ministre de la Défense. Des manifestants demandaient, eux, des procès en cascade. Leurs cibles ? Ilias El Omary, Mounir Majidi, Driss Sentissi, entre autres, et tous ceux qui dilapident « l'argent du peuple ».
Des jeunes étudiants s'étaient réunis derrière l'étendard de la Faculté des droits de l'Agdal pour dénoncer la mauvaise gouvernance de cet établissement universitaire. Des hommes et des femmes, plus nombreux, ont choisi simplement de marcher pour arracher le droit à la santé, le droit à l'habitat, le droit à l'enseignement. Avec d'autres, ils ont crié «Non à la cherté de la vie ».
D'une revendication à l'autre
Une manifestation volontiers présentée comme un mouvement de pression et de vigilance alors qu'un vent de réformes souffle sur le Maroc. Ceux et celles du mouvement du 20 février font office de système de veille pour que le changement soit. « Qu'ils le sachent ou non, n'est pas au fond très important. Ce qui est par contre important réside dans le fait que les gens investissent librement la rue pour dire leurs espoir et désespoir, dire leurs inquiétudes, dire leurs attentes. L'Etat ne peut pas faire autrement qu'écouter », affirme cet homme politique.
Des politiques, il y en avait ce dimanche 20 mars, de Bab Al Had à l'avenue Mohammed V. Des responsables de l'USFP -Abdelhadi Khirate, Abdelali Doumou, Hassan Tariq, Talaa Saoud Atlassi…-et plusieurs dizaines de militants du parti de la Rose qui tenait Conseil national la veille ont choisi eux aussi de marcher. Plus discrètes, des figures du PPS étaient aussi là : Saïd Saadi, M'hamed Grine, ceux-là mêmeS qui avaient soutenu le mouvement du 20 février, en dissidence avec la décision du bureau politique de cette formation politique. Plusieurs députés du PJD, le président du conseil national Saad Eddine El Otmani himself étaient bien plus visibles qu'à un certain 20 février… Non loin de là, des jeunes n'en finissaient pas de scander « Assez de l'hypocrisie politique ». « Nous voulons des gouvernants que le peuple choisit et à qui ils demandent des comptes », répondait en écho un autre groupe .
Le mouvement s'est offert une signature et une identité visuelle : « Le cri du peuple marocain ».
Le changement, aussi, se markette…