L'Ecole supérieure Sant'Anna de Pise (SSSA), qui regroupe six instituts de recherche, a déjà mis au point ces deux prototypes mais aussi un robot capable de surmonter des obstacles, un autre qui recycle les ordures ou encore un qui a la forme d'une pieuvre.
L'Ecole travaille aussi sur des tomates anti-vieillissement et étudie des plantes qui peuvent survivre immergées dans l'eau.
Bardé de scanner-laser et de senseurs de proximité, le robot Dustcart ressemble au mythique R2-D2 sur roulettes de la Guerre des étoiles, mais il sert en réalité à recueillir les ordures ménagères.
Il suffit de passer un coup de fil et de réserver un horaire de passage, et à l'heure dite, il arrive dans votre rue, ouvre un tiroir dans lequel vous déposez vos ordures en spécifiant leur type, et il s'en va à la décharge.
"Nous l'avons testé pendant deux mois avec quinze familles dans une commune voisine. Tout a bien fonctionné mais il y a encore des problèmes à résoudre. D'abord il est lent, pour des raisons de sécurité, et il bloque parfois la circulation. Ensuite, légalement, il ne peut pas circuler sur route car il n'y a pas encore d'assurance possible pour ce genre de robot en cas d'accident", explique Pericle Salvini, un des auteurs du projet.
"L'idée est de sortir les robots des usines, où ils ont fait leurs preuves, pour les transformer en machines domestiques, capables de cohabiter avec l'homme", s'enthousiasme le professeur Paolo Dario, directeur de l'Institut de bio-robotique de la SSSA.
M. Dario dirige par ailleurs un projet intitulé "Les robots compagnons des habitants" (The Robot Companions for Citizens), financé à hauteur d'un milliard d'euros sur 10 ans par l'Union européenne.
Autre exemple de robot intelligent, Sabian dispose d'une tête humanoïde dans laquelle se trouve un +centre de gravité+ qui, avec ses +yeux+ (deux caméras) et les logiciels spéciaux gérés par les trois ordinateurs intégrés, permet de calculer un parcours jusqu'à une cible donnée en surmontant ou en contournant des obstacles, explique l'ingénieur bio-médical Davide Zambrano.
Quant à la future main bionique, grâce à une interface composée d'électrodes collées sur la peau ou implantées sous la calotte crânienne, elle "bougera avec pour seule information l'intention du corps humain", se réjouit Marco Controzzi, responsable du projet, précisant qu'elle sera alimentée par l'équivalent de deux batteries de téléphone portable.
L'exosquelette ou "body extender", un prototype à un million d'euros, est une sorte d'"armure" de 160 kg qui se fixe avec des sangles sur un utilisateur dont il peut multiplier la force par 20.
"L'idée est d'utiliser ce genre d'instrument par les secouristes en cas de catastrophe, comme des tremblements de terre", avance l'ingénieur Marco Fontana.
La SSSA, véritable usine à idées, a aussi réalisé la connexion internet la plus rapide au monde, à plus d'un térabit/seconde, qui permet de transmettre en une seconde l'équivalent de 30.000 films en qualité standard...
Autre merveille: le plus grand théâtre virtuel italien projette sur quatre parois les images de 16 projecteurs: plus de 16 millions de pixels au total pour une expérience 3D d'un réalisme stupéfiant.
"Chez nous il est possible d'innover. Quiconque a un projet reçoit de l'aide, les idées ne sont pas entravées. Nous parions sur les individus et nous considérons nos professeurs comme des actionnaires, dépositaires de la philosophie de Sant'Anna", résume le recteur de la SSSA, Maria Chiara Carrozza, qui est aussi professeur de bio-robotique.