A Lisbonne comme à Madrid, la soi-disant solidarité avec le prétendu peuple sahraoui tombe à l'eau: L'EUCOCO et sa cause à la noix de coco


Mourad Tabet
Dimanche 1 Décembre 2024

Si solidarité doit y avoir, c’est avec les séquestrés des camps de la honte.
Si solidarité doit y avoir, c’est avec les séquestrés des camps de la honte.
La tenue de la 48e conférence de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le soi-disant peuple sahraoui (EUCOCO) à Lisbonne sonne le glas du polisario qui perd de plus belle du terrain en Europe.

Un grand conflit intergénérationnel

 « Après la réunion de Tolède en Espagne, qui a fait chou blanc et atteste de la faillite de la stratégie politique du polisario sur le continent européen, cette conférence s'est tenue deux semaines seulement après l'échec des manifestations du 16 novembre dans la capitale espagnole, Madrid, où la réunion annuelle la plus importante a révélé des scissions au sein de la direction du polisario en Espagne et au sein de son secrétariat général », a affirmé Machij El Karkri, membre du Bureau politique de l’USFP, dans une tribune publiée par notre alter ego, Al Ittihad Ichtiraki.

Selon lui, Madrid a abrité simultanément, le 16 novembre 2024, deux manifestations sur le Sahara. La première a été organisée par des associations traditionnelles de gauche comme le CEAS-Sahara et la FEMAS, et n'a pas dépassé quelques poignées de manifestants, qui ont ressassé des sujets classiques, comme l'opposition à l'Accord de Madrid de 1975 et le retour au référendum enterré une fois pour toutes par l’ONU.

La deuxième manifestation a eu lieu dans l’avenue Fezzaz, où se trouve le siège du PSOE. Et comme dans la première, peu de personnes y ont pris part, dont la plupart sont des jeunes mécontents des positions des responsables séparatistes à Madrid.

«Ces deux manifestations reflètent les divisions au sein du front séparatiste et les défis et difficultés auxquels il est confronté pour mobiliser le soutien populaire européen », a souligné Machij El Karkri. Et d’ajouter: « Elles reflètent également un grand conflit intergénérationnel et d’intérêts au sein du polisario, et montrent le mécontentement des jeunes de l'échec et de la corruption de sa direction ».

A Lisbonne comme à Madrid, la soi-disant solidarité avec le prétendu peuple sahraoui tombe à l'eau: L'EUCOCO et sa cause à la noix de coco
Aujourd'hui,
nombre d’organismes sont devenus plus prudents,
surtout après que certaines vérités
ont été révélées sur la situation dans les camps de Tindouf,
notamment les
violations des droits de l’Homme et la corruption de la direction du polisario
D’après le responsable ittihadi, « parmi les plus grandes crises auxquelles le polisario est actuellement confronté, il y a l'absence de démocratie en son sein, puis sa transformation en une organisation terroriste ciblant les civils, en plus des scandales liés à la corruption qui le gangrène, comme le détournement des aides humanitaires destinées aux réfugiés dans les camps, ainsi que la publication de rapports faisant état de violations des droits de l'Homme, y compris des crimes de viol d'enfants dans le cadre du programme «Vacances pour la paix». En outre, le polisario est confronté à des défis de leadership, notamment après plusieurs scandales dans lesquels sont impliqués des responsables de la direction, notamment Brahim Ghali, accusé de corruption et de mauvaise gestion. « Ces crises sont à l’origine du déclin de la solidarité avec le polisario en Europe », a martelé le membre du Bureau politique.
 
Déclin de la capacité de mobilisation
 
A vrai dire, le spectre de ces dissensions dévoilées au grand jour à Madrid a plané sur la conférence de Lisbonne, a fait savoir Machij El Karkri qui avance plusieurs indicateurs montrant l’échec de celle-ci : « Quelques heures seulement après son ouverture, les organisateurs n'ont pas encore annoncé le programme de ladite conférence, en plus de l'absence totale de responsables politiques de grande envergure ». Et le membre du Bureau politique de l’USFP de préciser : « Historiquement, cette conférence a servi de principale tribune internationale pour exposer la stratégie du polisario, tant au niveau de la mobilisation populaire qu'au niveau de l'obtention du soutien financier et politique des municipalités et des gouvernements régionaux en Europe. En fait, les récents événements de Madrid montrent le net déclin de la capacité de mobilisation ».

Selon Machij El Karkri, les municipalités et les gouvernements régionaux en Europe ont toujours constitué un appui essentiel pour le succès de la conférence européenne, et ont été également les plus importants soutiens aux séparatistes aussi bien sur le plan politique que financier.

Mais cela fait partie du passé. « Aujourd'hui, nombre de ces organismes sont devenus plus prudents, surtout après que certaines vérités ont été révélées sur la situation dans les camps de Tindouf, notamment les violations des droits de l’Homme et la corruption de la direction du polisario. Bref, ces organismes commençaient à prendre conscience des antinomies du narratif séparatiste », a-t-il soutenu dans son article publié le week-end dernier avant d’affirmer : «Ces dernières années, nous avons assisté à une évolution des positions d'un grand nombre de gouvernements locaux en Europe, qui ont commencé à s'éloigner du polisario, exprimant leur inquiétude face à la situation humanitaire dans les camps et à la corruption endémique au sein de la direction séparatiste ».

Et Machij El Karkri de souligner : « Il est clair que la conférence de Lisbonne sonne le déclin de l’influence dont jouissaient les pantins séparatistes dans le passé » en Europe, alors que le Maroc continue de renforcer sa position sur la scène internationale et de réaliser des acquis diplomatiques grâce à la stratégie Royale clairvoyante.

« L’initiative marocaine visant à résoudre le conflit du Sahara, qui promeut une solution politique basée sur l'autonomie sous souveraineté marocaine, continue de gagner le soutien international, notamment en Europe et maintenant dans nombre de pays d’Amérique latine, bastion historique des séparatistes », a-t-il conclu.

Mourad Tabet


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