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Au commencement, la terrible découverte de Benaissa Friekh, ce Marocain résidant en France depuis une quarantaine d’années. A Fès, un immeuble de deux étages comprenant 16 appartements et 6 magasins a été construit, à son insu, sur un terrain dont il est le seul et unique propriétaire. L’homme a été tout simplement spolié. Ce terrain, explique la famille, est l’économie d’une vie de labeur dans l’Hexagone. Pour le père, propriétaire d’un terrain dont il a été dépouillé sans autre forme de procès par un promoteur immobilier, le choc est immense. Il lui sera fatal : il décède quelques jours après cette découverte, le 13 décembre 2011.
Très vite, et grâce au travail effectué par 2M, l’affaire devient publique. La famille veut récupérer ce bien qui a coûté la vie à un être qui leur est cher. Une plainte est déposée devant le tribunal de première instance de Fès. Des poursuites sont même engagées contre trois personnes appartenant à la même famille pour « faux, usage de faux, trafic d’influence, escroquerie, dol et dépossession de biens ». Le procès s’ouvre en juin 2013 pour être sans cesse reporté.
« Le 25 octobre dernier, à notre grande déception, vu que nous prenions la peine à chaque échéance du tribunal de nous déplacer de France jusqu’à Fès, le procès est une nouvelle fois reporté à la date du 14 janvier 2014. Ces reports, et nous en avons vécu un nombre incalculable durant les deux premières années de procédure, loin d’être normaux, laissent à se poser la question : à qui profitent-ils ? Certainement pas à nous victimes! », s’exclame Toufik Friekh.
Deux ans après la mort de Benaissa Friekh, le propriétaire spolié, justice n’a toujours pas été rendue à cette famille établie en France. Et les derniers rebondissements de l’affaire laissent planer de sérieux doutes sur l’issue de cette triste affaire.
Le 7 novembre courant, alors qu’elle était en déplacement à Fès, la famille découvre à sa très grande stupeur que deux familles viennent d’emménager dans l’immeuble « illégalement » sachant que le terrain fait l’objet d’une saisie conservatoire. Deux panneaux publicitaires portant la mention « en vente » ont même été accrochés sur la façade !Pour Toufik Friekh, cela signifie qu’un permis d’habiter aurait été attribué par les autorités compétentes, en l’occurrence la commune de Zouagha Bensouda.
Un permis d’habiter
étrangement délivré !
« Et c’est là tout le scandale. Car c’est cette même commune qui a délivré en un temps record de 5 semaines le permis de construire sur la base de faux documents comme le démontre l’enquête policière. C’est cette même commune, parfaitement au fait du caractère litigieux de cette affaire qui a ordonné un arrêt de chantier sur notre terrain.
Dès lors, comment dans de telles circonstances, est-il donc possible de délivrer un permis d’habiter pour une habitation au cœur d’un litige aussi sérieux ayant entraîné la mort d’une personne? », se demande le fils cadet dans une lettre dont « Libération » a obtenu copie.
Aujourd’hui, la famille en est là. Après avoir frappé à toutes les portes, rencontré le chef du gouvernement et le ministre de la Justice, écrit au Conseil national des droits de l’Homme, à la délégation interministérielle aux droits de l’Homme, au wali de Fès, etc, les héritiers de Benaissa Friekh voient leurs espoirs s’amenuiser chaque jour davantage en une justice qui tarde à leur rendre justice. La France, leur pays d’adoption, serait-elle leur ultime issue, leur dernier recours ? Ils sont en tout cas prêts à se tourner vers les autorités, associations, et médias français. « Cette affaire a entraîné la mort d’un être cher. Cela aurait pu être l’un des vôtres ? Une telle affaire aurait-elle eu le même traitement si elle avait concerné la famille d’une personnalité ?» conclut amèrement Toufik Friekh.