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De quoi s'agit-il ? L'Université Hassan II a conclu un partenariat avec Attijari Wafabank qui détient désormais le pouvoir administratif, celui de décerner les cartes d'étudiant. Ce droit régi par la loi se trouve ainsi entre les mains du secteur privé.
"L'université nous impose des cartes bancaires d'Attijari Wafabank en guise de seul document légal qui prouve notre appartenance à l'université. Une carte à la fois bancaire et scolaire qui n'a aucune valeur administrative hors de l'enceinte de l'université. En réalité, elle n'est valable que devant les guichets d'Attijari Wafabank", grogne une étudiante mécontente. "C'est absurde. Cette carte nous prive de tous nos droits, y compris l'accès aux bibliothèques nationales. Des étudiants se sont vu refuser le renouvellement de leurs cartes d'identité nationale pour illégalité de la nouvelle carte scolaire magnétique fournie par Attijari Wafabank", surenchérit une autre étudiante. Pire : la banque a refusé de délivrer à des centaines d'étudiants leurs fameuses cartes pour cause d'homonymie. Ce qui entrave le cours normal de la scolarité de ces étudiants discriminés.
Les quelques responsables universitaires contactés par Libé ont refusé de faire des commentaires à ce propos. Certains se sont contentés de dire que la carte d'étudiant a juste changé de forme avec un petit service bancaire supplémentaire. D'autres nous ont conseillé de nous adresser à Attijari Wafabank qui, d'après eux, livrerait ces cartes "gratuitement". Est-ce du bénévolat ? Certainement pas. Chaque étudiant doit honorer des engagements envers la banque. Les prélèvements presque mensuels d'agios effectués de leurs comptes ne favorisent guère leur situation financière. "Un étudiant marocain a besoin de dizaines de dirhams que la banque lui prélève chaque mois. Il suffit de rappeler que nos bourses ne couvrent même pas nos frais. Nos parents sont donc obligés de nous faire des versements mensuels pour couvrir nos charges", explique un autre étudiant. D'après les bénéficiaires de ladite carte, des prélèvements indus seraient également au menu : les frais d'assurance scolaire sont prélevés automatiquement à chaque période d'inscription. Attijari Wafabank profite donc largement de tout cela. Elle a même bénéficié du marché juteux des assurances scolaires des universités casablancaises qui comptent plusieurs milliers d'inscrits. Rappelons que les autres banques ne sont pas au courant de cette transaction. Les responsables universitaires n'auraient lancé aucun appel d'offres ouvert à travers les médias. Ils ont tout simplement choisi Attijari Wafabank pour gérer cette manne. C'est ce que nous ont affirmé plusieurs responsables bancaires de la place. Pourquoi cette banque précisément ? Cette question qui risque de déclencher un grand débat dans les jours à venir n'aura pas de réponse tant que le responsable de communication d'Attijari Wafabank sera aux abonnés absents.
Certains universitaires avertis nous ont affirmé que des négociations à ce sujet ont été menées par de gros pontes sans en informer l'ensemble des intervenants.