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Abou Issam a passé 50 ans à travailler dans les travées de ce marché construit il y a plus de 700 ans pendant l'ère abbasside dans un quartier historique de la capitale.
"Chorjah était un havre pour tous les Irakiens", explique Abou Issam, qui, âgé de 70 ans, y vend du riz et des céréales depuis 1956. A l'en croire, pour tous les habitants de la capitale, à l'époque "c'était ici que commençait le Ramadan".
Des foules de clients affluaient pour y faire le plein de sucreries et se procurer les ingrédients nécessaires aux plats spéciaux qui consacrent cette période sacrée pour les musulmans et que familles et amis partagent chaque soir après la rupture du jeûne.
Mais le coeur du marché, le plus ancien site commercial de Bagdad, ne bat plus comme avant, reconnaît le commerçant.
Au moment de l'invasion de 2003, Chorjah a été le théâtre de violents combats entre les armées américaine et irakienne. Plus tard, les soldats américains ont traqué les insurgés qui se cachaient dans le secteur.
Les locaux du marché, situés dans un entrelacs de ruelles semées de nids-de-poule et accessibles seulement aux piétons ou aux charrettes tirées par des ânes, sont restés clos de 2007 à l'été 2010 en raison des violences interconfessionnelles qui secouaient alors l'Irak.
Ce passé violent n'est pas encore effacé: aujourd'hui encore, d'épais murs de béton protègent toujours les abords du marché d'éventuelles bombes.
Et ce n'est pas le seul problème qu'il doit affronter.
Inflation et couvre-feu
"Aujourd'hui, le marché vit dans une époque de défis sécuritaires et de prix élevés contrôlés par les importateurs, qui les augmentent au début du Ramadan chaque année", déplore Abou Issam.
Le problème de l'inflation est omniprésent dans les conversations.
Selon les Nations unies, les prix des denrées alimentaires ont doublé en Irak entre 2004 et 2008 alors qu'ils n'ont connu qu'une hausse de 73% à l'échelle mondiale.
"Les prix ont beaucoup monté et montent encore plus maintenant avec le début du Ramadan", confirme Ahmed Assim al-Dabbagh, professeur à l'université.
"Mais malgré cela, Chorjah demeure un symbole du commerce: il a de belles traditions et de beaux souvenirs", souligne-t-il.
Autre problème pour les propriétaires d'échoppes: le couvre-feu qui empêche les clients de venir s'approvisionner avant le lever du soleil.
"Avant, nous avions pour habitude de nous rendre visite les uns aux autres le matin avant le début du jeûne", raconte Shihab Ahmed, un enseignant.
"Mais à présent nous ne pouvons plus à cause du couvre-feu et de la situation générale de la sécurité", regrette-t-il.
Et, ultime déconvenue, la canicule qui frappe Bagdad a aussi découragé nombre de clients, déplore un autre gérant de boutique. Les températures à Bagdad ont tutoyé les 50 C pendant plusieurs jours.