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Ce rapport rendu public en marge des Assemblées générales de la BAD, tenues récemment à Marrakech, sous le thème de «La transformation structurelle de l’Afrique», nous met face à une réalité qui porte préjudice à toute une économie.
Avec ces 50 milliards qui ont échappé aux contrôleurs de l’Office des changes, le Maroc se place au 6ème rang à l’échelon africain, après le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte, l’Algérie et la Libye. D’après la même source, en ce qui concerne l’Afrique dans sa globalité, les fuites illégales auraient atteint 1.300 MM$. Une somme colossale qui représente quatre fois l’endettement extérieur du continent et correspond à son PIB global.
Ledit document précise que l’argent transféré illégalement à partir des pays porte essentiellement sur les pétrodollars, le blanchiment d’argent, la fraude fiscale, le transfert d’argent de la corruption ainsi que les bénéfices financiers de la contrebande.
Dans un monde où la circulation des capitaux fait partie du lot quotidien, ce phénomène n’attire pas l’attention dès lors que la mondialisation a fait perdre son véritable sens à la notion de nationalité, passant ainsi inaperçu. Pourtant il continue d’entraver le développement de notre économie.
Malgré l’impact négatif exercé par la fuite des capitaux sur l’évolution de notre économie, les autorités marocaines n’ont commencé à donner de l’intérêt à ce phénomène que lorsque plusieurs think tanks internationaux l’ont mis en lumière. C’est en l’occurrence le cas de l’office des changes qui a publié à la mi-avril 2013 un rapport sur la fuite des capitaux, estimant que 34 MMDH, soit 4 MM$, ont «fui» le Maroc en 2012.
Au cours des dernières années, plusieurs think tanks se sont penchés sur l’étude du fléau, notamment le «Boston Consulting Group» (BCG) qui a publié, en juin dernier, une étude qui est passée presque inaperçue. Cette fois-ci, c’est un signal fort qui a été émis par le think tank américain «Global Financial Integrity» (GFI), qui a publié un rapport sur la fuite des capitaux en classant le Royaume à la 45ème place sur 143 pays.
Comparé à ses voisins immédiats, le Maroc est classé devant la Tunisie qui arrive à la 128ème position avec seulement 27 millions de dollars, et devant l’Algérie classée à la 42ème avec 1,471 MM$.
A rappeler que ce rapport n’était pas le premier qui a pointé du doigt ce phénomène. Une étude du cabinet de conseil BCG a également révélé que les Marocains ne font pas confiance aux banques nationales, en précisant que 30% de l’argent détenu par les familles riches du Maroc est déposé dans des banques étrangères (paradis fiscaux), notamment suisses et anglaises. La seule différence entre l’étude GFI et l’enquête du BCG est que cette dernière fait ressortir un montant plus important, environ 2 MM$, soit plus de 187 MMDH, qui fuient annuellement le Maroc vers des paradis fiscaux ou des banques en Europe.
Au moment où on entend parler, par-ci par-là, d’énormes efforts consentis pour la reconstitution du stock de devises, soit par la diminution des importations des produits de consommation ou encore par l’encouragement des exportations à fort potentiel, on aurait dû faire face à ces pratiques préjudiciables à l’économie nationale. D’autant plus que la situation des avoirs extérieurs est restée inchangée, pour ne pas dire qu'elle va de mal en pis.