Une fois encore, les films en provenance du Moyen-Orient s’imposent. Comme toujours, le contexte politique et sécuritaire domine. Mais aussi une production documentaire locale et internationale s’intéressant à cette partie du monde. De Palestine, rock et hip-hop bousculent une société conventionnelle tout en côtoyant un répertoire musical traditionnel. Deux documentaires d’animation témoignent de la dure réalité des Palestiniens dans des territoires occupés sans cesse grignotés.
Du Liban, des jeunes et des moins jeunes continuent à exorciser la guerre de 1975. Émerge, toutefois, un regard neuf sur un groupe d’individus frappé d’ostracisme : des prisonniers en quête de dignité. De l’Irak, nous parviennent un « road movie », la recherche effrénée de terroristes fantômes signée par un jeune photographe français. En Egypte et en Syrie deux enquêtes sont menées. Celle dans le quartier de Garden City au Caire et autour d’une femme de Damas à la recherche de son identité. Et si le rêve d’un enfant acrobate à Alexandrie rejoint ceux d’enfants acrobates dans une école de cirque au Maroc, si le rêve d’un enfant virtuose de la banlieue de la Tunisie se concrétise par l’accès à la Yehudi Menuhin School, il n’en est pas de même pour les rêves brisés de jeunes et de moins jeunes de part et d’autre de la Méditerranée.
Des côtes marocaines arrivent des signes de détresse. Celle de pêcheurs qui n’arrivent plus à pratiquer leur métier scrutant à l’horizon « les chalutiers » de la mondialisation. En France, les vieux travailleurs tunisiens arrivés dans les années 70, quittent enfin leur bidonville Fontblanche pour de nouveaux logements. De l’autre côté de la Méditerranée en Algérie, des jeunes, en plein désarroi, traînent leur désespoir dans le quartier Climat de France à Alger. Au-delà de la dominante sociale et politique d’un monde arabe aux prises avec ses contradictions et le conflit israélo-palestinien, les portraits de deux hommes et d’une femme proposent trois itinéraires spirituels singuliers qui ont en commun une recherche d’identité en dehors du temps et de l’espace.
Enfin, comme pour l’édition 2009, une fenêtre est consacrée à l’École supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV) qui présentera les exercices documentaires que des étudiants ont réalisés après quelques mois de présence dans l’école. De l’imperfection et des nouveaux regards...
* Commissaire de la Semaine du documentaire