D'après ce bilan établi jeudi, 29 civils dont trois enfants et neuf femmes ont péri dans des raids sur plusieurs villages contrôlés par l'EI dans la province de Deir Ezzor (est) et sur un quartier de la ville éponyme. "Les frappes ont également fait des dizaines de blessés", selon l'ONG.
En outre, 15 civils, dont cinq petits frères, ont été tués par l'aviation russe qui a visé la ville d'Al-Bab, bastion de l'EI dans la province septentrionale d'Alep, et ses environs.
Située à 30 km au sud de la frontière turque, Al-Bab est tombée aux mains des rebelles en juillet 2012 puis de l'EI en novembre 2013.
Soutenue par son allié russe, l'armée du régime syrien ne se trouve plus selon l'OSDH qu'à 8 km d'Al-Bab, un des principaux fiefs de l'organisation ultraradicale dans cette province. Il s'agit d'une distance que les troupes loyalistes n'avaient plus atteinte depuis 2012.
La Russie mène une intense campagne de bombardements en Syrie depuis le 30 septembre pour venir en aide au régime de son allié Bachar al-Assad. Elle est souvent critiquée par les rebelles et l'Occident qui l'accusent de viser des groupes non jihadistes et de faire des victimes civiles.
Les frappes russes ont fait plus de 3.000 morts, dont près de 40% de civils, outre des centaines de jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra (branche d'Al-Qaïda en Syrie) ainsi que des combattants rebelles, selon un bilan de l'OSDH qui se base sur un large réseau de sources sur le terrain en Syrie.
L'ONG affirme pouvoir distinguer les frappes menées par l'aviation du régime, de la coalition ou de la Russie selon le type d'avions utilisés ou les munitions.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé mardi que l'intervention menée par son pays avait permis de "renverser la situation".
Par ailleurs, une conférence des donateurs pour la Syrie prévue à Londres la semaine prochaine va faire pression sur les Etats pour qu'ils doublent leur contribution financière pour venir à bout de la crise humanitaire, a annoncé mercredi la Grande-Bretagne.
Les chefs de gouvernement allemand, norvégien et britannique ont convenu lors d'une conversation téléphonique "que tous les Etats participants devraient s'efforcer au moins de doubler leur contribution 2015 à cette crise", ont indiqué les services du Premier ministre David Cameron dans un communiqué.
La Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Norvèqe organisent la conférence avec les Nations unies et le Koweït. Des dirigeants du monde entier y sont attendus.
Les discussions doivent porter sur l'aide à apporter à quelque 13,5 millions de personnes en situation de vulnérabilité ou déplacées en Syrie, ainsi qu'aux 4,2 millions de Syriens qui ont fui pour se réfugier dans des pays voisins comme la Jordanie ou le Liban.
Selon des responsables britanniques, les financements promis en réponse à un appel pour recueillir 8,4 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros) n'atteignent actuellement que 3,3 milliards de dollars.
Lors de leur conversation, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre norvégien Erna Solberg et M. Cameron ont aussi convenu que la conférence devait "garantir un important paquet de mesures pour soutenir la croissance économique et permettre aux milliers de réfugiés syriens à travers la région de travailler, et aider les pays d'accueil à faire face à l'impact" de la crise.
M. Cameron a également parlé au roi Salmane d'Arabie Saoudite, qui a promis que son pays serait présent "à haut niveau" à la conférence.
Plus d'un million de migrants, dont un nombre important de Syriens fuyant le conflit qui ravage leur pays, sont entrés en Europe en 2015, provoquant la plus grande crise migratoire sur le continent depuis la Seconde Guerre mondiale.