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Le cas de ces commerçants n’est certes pas unique. Pour quarante autres les dégâts sont énormes. «En somme, nous avons perdu en moyenne quelque 15 millions de DH. Cette fois-ci le coup est dur. Nous avons résisté longtemps à la concurrence déloyale des marchands ambulants laissés libres de leurs mouvements par les autorités locales juste devant le souk, mais cette fois-ci c’est notre fin», ajoute un autre commerçant dont l’échoppe se trouve au fond du souk. Celui-ci s’interroge sur les circonstances dans lesquelles cet incendie a eu lieu : «Notre bras de fer est à son pic avec le président de la commune et les autorités locales. Nous venons d’adresser plusieurs requêtes aux autorités contre les agissements de certaines personnes qui transforment chaque soir les boutiques en lieux de débauche et où elles invitent des prostituées et leurs clients à des soirées fortement arrosées. Sans oublier que notre grogne contre les marchands ambulants, installés devant le souk et qui profitent du laxisme des autorités, est à son comble. Tout montre que l’incendie est probablement prémédité». Est-ce une accusation directe contre les bénéficiaires des opérations de vente des échoppes contre de juteux pas de porte? Certains commerçants ne veulent pas aggraver les choses et incriminer directement les parties responsables. Ils accusent, par ailleurs, un certain commerçant réputé pour ses pratiques illégales et qui a fait objet de plusieurs plaintes de la part de ses voisins d’être la cause directe de ce drame qui a ravagé plus de la moitié du souk. «C’est lui qui a provoqué cet incendie. Il a l’habitude de consommer des drogues et des boissons alcoolisées dans son échoppe. Ce commerçant connu pour ses mauvaises fréquentations invite toujours des filles de joie chaque samedi soir. Et pour éviter que ses beuveries ne se soient remarquées, il s’éclaire aux bougies. Il se peut que l’une ait provoqué le drame. Surtout que sa boutique contient des débris de caoutchouc et des sacs en plastique. D’ailleurs, le feu s’est déclenché dans la partie du souk où se trouve son magasin. Celui-ci a disparu depuis la survenue du drame», affirme son voisin d’en face. Sa disparition inexpliquée attire des soupçons sur lui. Mais il n’en demeure pas moins que la gestion anarchique d’un souk caractérisé par tous les abus imaginables constitue un terreau fertile pour tous les drames éventuels. A rappeler qu’aucun responsable ne s’est rendu sur place et aucune enquête n’avait encore été diligentée. Vers 12 heures du matin, les commerçants ont appris par un auxiliaire de l’autorité (Mokaddem) que la police judiciaire allait se rendre sur place pour enquêter sur les causes de ce drame. Comme au temps des inondations de 1996, les sinistrés sont encore une fois livrés à eux-mêmes. Le président du Conseil municipal est resté, selon les sinistrés, aux abonnés absents.
D’après les commerçants, les gestionnaires du souk ne fournissent aucun effort pour le restructurer. Pire, «les responsables communaux et provinciaux en profitent pour arrondir leurs fins de mois. Les marchands ambulants qui squattent les allées et les entrées du souk profitent de la protection des fonctionnaires et des édiles locaux qui refusent d’écouter les réclamations des commerçants. Ces derniers, dont les finances sont obérées par les retards de loyer, les taxes impayées et les dettes contractées auprès des fournisseurs, sont menacés d’expulsion s’ils protestent ou expriment la moindre résistance», poursuit un jeune sinistré. Le drame de ces commerçants, paraît-il, perdure depuis des années. Ils ont été contraints d’accepter la situation. Les responsables censés les protéger et combattre le commerce informel se contentent, selon certains commerçants, de faire le tour matin et soir pour récupérer leur «loyer». Mais de quel loyer s’agit-il? «Les vendeurs ambulants (Farachates) versent quotidiennement une dîme à ceux qui les protègent. Il suffit de rappeler qu’un agent des forces auxiliaires est poursuivi, avec preuve à l’appui, dans une affaire de corruption. Il a été photographié en pleine collecte de « loyers » par un commerçant qui a publié cette image sur un quotidien arabophone. Depuis, ces « protecteurs » sont méfiants et ont confié l’opération de collecte à l’une des commerçantes ambulantes réputée pour ses bonnes relations avec l’actuel président de la commune», crient quelques commerçants. Des témoignages sans preuves, mais seulement sous serment. Notons que cette zone est devenue la capitale du commerce illégal. Des milliers de marchands ambulants occupent les coins de tous les quartiers et même plusieurs rues devenues ainsi interdites de facto aux automobilistes. Des centaines d’étals surgissent un peu partout sur les grands axes de ce quartier. Tout se passe sous le regard indifférent des agents d’autorité. L’affaire de l’incendie connaîtra, peut-être, des rebondissements dans les jours à venir. Les commerçants préparent leur riposte qu’ils se refusent à préciser. Mais ils jurent qu’elle sera la bonne cette fois-ci. Ils sont fatigués d’être victimes de cette situation de non droit et d’adresser d’incessantes requêtes à des responsables locaux qui ne daignent réagir en vue de rétablir la légalité.