3.000 places de parkings clandestins recensées au centre-ville de Casablanca

Le stationnement entre arnaque et non application de la réglementation


Siham Nassef (Stagiaire)
Mardi 11 Juillet 2017

Il est 15h30. Nous nous dirigeons en voiture  vers Aïn Diab, fief des arnaqueurs du stationnement. Une fois engagés dans le grand boulevard de la Corniche, les gardiens nous tombent dessus de partout. Nous finissons par choisir l’un d’entre eux. Ne nous laissant même pas le temps de descendre de la voiture, il nous annonce que le stationnement coûte 10 DH à payer à l’avance. Après quelques minutes de négociations, il nous lance : «C’est comme ça partout, si ça ne vous plaît pas, vous n’avez qu’à partir ». Nous n’avons donc pas eu d’autre choix que de payer. 
Nous avons refait la même expérience dans le quartier  du Maârif. A peine descendus de voiture, un gardien nous interpelle, cette fois-ci c’est 5 DH qu’il nous réclame. Nous lui disons que ce n’est que pour une minute. Il nous rétorque: « Dans ce cas, donnez-moi juste 2 DH ». Nous avons répété  l’expérience dans plusieurs quartiers, avec toujours le même résultat. Ce qui vient de nous arriver n’est qu’un exemple  parmi tant d’autres. La capitale économique regorge d’arnaqueurs prêts à tout pour soutirer de l’argent aux citoyens.
 Bourgogne, Aïn Diab, Gauthier… plusieurs quartiers stratégiques sont touchés par ce phénomène. En plus des tarifs exorbitants qu’ils imposent, ces gardiens squattent impunément des espaces privés et publics sans aucune autorisation. La Cour régionale des comptes de Casablanca avait publié un rapport dans lequel elle affirmait que plus de 3.000 places de parkings clandestins ont été recensées au centre-ville de Casablanca.
Face à  ce grand nombre de personnes exerçant ce métier, comment reconnaître les vrais des faux gardiens de voitures ? Eh bien par la présence d’une plaque bleue frappée d’un P en blanc. Avoir le privilège de pratiquer ce métier est aussi accompagné par l’obligation de payer une redevance annuelle à la commune, calculée en fonction du nombre de voitures dans une zone définie. En général, le chiffre varie entre 4.000 et 5.000 DH par an. Ce qui n’est rien comparé à ce que les places de stationnement rapportent quotidiennement. 
Ce commerce très rentable attire des milliers de personnes parfois très dangereuses. Devant des délinquants ou des repris de justice, l’automobiliste n’a d’autres choix que de payer afin d’éviter d’avoir des problèmes ou d’être agressé. En effet, plusieurs cas de violences physiques et verbales  ont été enregistrés notamment auprès des femmes. Cette anarchie a fait du gardiennage du racket pur et dur.  
Face à tout cela, les autorités ont (enfin) décidé d’intervenir. Le conseil de la ville a chargé la société « Casa Développement » de s’occuper des parkings officiels relevant de la commune urbaine. Les changements opérés par ladite société ont pris effet à partir de 2016. Le prix du stationnement a ainsi été fixé à 2 DH de l’heure. La société a fixé les prix devant être appliqués dans les parkings gérés par Casa Développement, en prenant en considération l’emplacement et l’affluence. Par exemple, le tarif de stationnement dans le parking de la place Mehdi Benbarka (au quartier Maârif) a été fixé à 3 DH pour 30 minutes en journée et à 30 DH pour la période allant de 20 heures à 9 heures. Pour les parkings à affluence moyenne, tels que ceux de Felix Max Guedj mitoyen à l’hôtel Hyatt Regency, ou du boulevard 11 Janvier, le tarif appliqué est de 5 DH pour la première heure et de 3 DH pour la deuxième tandis que les 12 autres heures sont facturées à 20 DH. 
Bien que ces mesures constituent un grand pas vers le développement de la capitale économique, qui souffre de plus en plus de ce phénomène des faux gardiens de voitures et des gardiens de nuit qui officient le jour, le problème reste néanmoins grand. Devant  cette anarchie, les autorités publiques et les édiles doivent prendre des mesures plus radicales visant le contrôle et le bon fonctionnement du secteur. 
 


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