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Sortie de l’ombre depuis quelques jours, la grille officielle des cachets d’artistes ayant participé à «Studio 2M» en 2010 est choquante. Elle met fin à toutes les rumeurs concernant ce «tabou» que même les artistes refusent de dévoiler. «Y toucher c’est automatiquement perdre le droit d’accès aux studios de la chaîne. D’où la terreur des artistes qui ne dévoilent jamais leurs cachets», poursuit notre observateur. Contrairement à ce que déclare la chaîne de Ain Sebaâ, de grands artistes sont rémunérés moins que d’autres, sans le moindre critère. Quand on verse, à titre d’exemple, 25.000 DH à Samira Said, 5.000 euros à Cheb Khaled et 10.000 DH à Daoudi alors qu’on ne donne que 100.000 DH à Latifa Raafat ou 19.000 euros (avec frais de transport et de séjour) à Mohamed Lamine, sinon 27.000 dollars (avec frais de transport et de séjour) à Fariss Karam, on est loin des standards. Pire, la grille montre plusieurs abus. Un membre du jury a été rémunéré doublement : 70.000 DH en tant que membre du jury et 20.000 DH pour une prestation artistique. Un cachet que d’autres artistes n’ont pas atteint, notamment les grands artistes moins «chanceux» dans les programmations de 2M dont la rémunération n’a pas dépassé les 15.000 DH. Pour s’en apercevoir, il suffit de rappeler les cachets de Stati Abdelaziz, El Ghaoui, Mahmoud El Idrissi, Hajib, etc. Et ce n’est pas tout. Le cachet des chorégraphes (20.000 DH) est trois fois plus élevé que ceux des danseurs et danseuses (6.000 DH pour toute l’équipe).
La stratégie de la fuite en avant adoptée par le management de 2M, en multipliant les émissions de soirée et la production ramadanesque, pour sortir de l’impasse financière depuis début 2010, semble ne pas tenir debout. Surtout que la situation de la chaîne n’est pas du plus beau rose. A preuve, la grogne du personnel et la dégradation flagrante de sa programmation. 2M qui est passée de «chaîne avant-gardiste» à «chaîne feuilleton» vit désormais un scénario financier peu commode. Etatisée pour ne pas mettre la clé sous le paillasson, elle continue de lutter toute seule sans la moindre subvention de la chaîne mère, la SNRT qui s’accapare selon les responsables de la chaîne, la part du lion des subventions étatiques. Mais cela ne justifie guère le gaspillage dans des productions qui n’attirent plus personne, même si la direction cherche par ce moyen à booster sa publicité.