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Au Maroc les progrès réalisés en matière de lutte contre cette maladie dite du pauvre ont permis d’atteindre un taux de détection de 95%, et un taux de succès thérapeutique à plus de 85% depuis 1995. Ce qui a permis de réduire l’incidence de la tuberculose, toutes formes confondues, de 30% en 15 ans et de 32,5% celle de la tuberculose pulmonaire à microscopie positive (TPM+), qui est la forme la plus contagieuse. Des progrès réalisés grâce à la gratuité des traitements antituberculeux et à la décentralisation des prestations dispensées aux malades. On a noté aussi, une baisse de la tuberculose à microscopie positive de 35% entre 1996 et 2011, ce qui a contribué à réduire la transmission du bacille de Koch.
Cependant, l’envers du décor nous révèle une tout autre réalité. Ainsi d’après des statistiques officielles, le nombre de cas détectés par an s’élève à 28.000 malades avec une incidence de 100 nouveaux cas pour 100.000 habitants (dont 35 nouveaux cas de tuberculose à frottis positif). 70% des cas sont enregistrés dans les zones les plus urbanisées particulièrement autour des grandes villes du Royaume. D’après les statistiques, les hommes (57%) sont plus atteints que les femmes (43%). Et la tranche d’âge la plus touchée est celle entre 15 et 45 ans. Quant aux rechutes, elles sont de l’ordre de 5%.
Il va sans dire que cette maladie sévit au sein des populations les plus vulnérables. Sa prolifération se conjugue avec la précarité, la misère et le manque de moyens. Sa multiplication est un moyen sûr de prendre le pouls du niveau de développement socioéconomique du pays. Le constat est sans appel : il est au plus bas.