Les attentats ont été commis par deux kamikazes arrivés à bord d'une voiture au barrage militaire du quartier de Zahra à Homs (centre), cible de plusieurs attaques sanglantes ces derniers mois.
L'un des kamikazes est sorti de la voiture avant que l'autre ne se fasse exploser à l'intérieur du véhicule, a précisé le gouverneur de Homs Talal Barazi. Le second kamikaze a ensuite fait détoner sa ceinture d'explosifs sur les lieux de la première attaque où les gens arrivaient pour porter secours aux victimes.
La télévision d'Etat a annoncé au moins 22 morts dans le double attentat, en précisant que plusieurs blessés étaient dans un état grave.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui dispose d'un vaste réseau de sources à travers le pays en guerre a donné un bilan de 21 morts, dont 13 membres des forces du régime.
Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, le kamikaze sorti de la voiture portait une tenue militaire.
Le Conseil des ministres syrien, cité par l'agence officielle Sana, a condamné "les deux attentats terroristes dans le quartier de Zahra" où vivent des alaouites, la communauté du président Bachar al-Assad.
Le dernier attentat à Zahra a fait le 28 décembre 14 morts et 132 blessés. Le 12 décembre, un attentat à la voiture piégée avait fait 16 morts et 54 blessés.
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué plusieurs attentats à Zahra.
Début décembre, des centaines de rebelles avaient quitté Waer, le dernier quartier qu'ils contrôlaient encore à Homs, en vertu d'un rare accord de cessez-le-feu supervisé par l'ONU, ouvrant ainsi la voie à une reprise totale de cette grande ville par le régime Assad.
Une grande partie de la province de Homs reste néanmoins toujours sous le contrôle des insurgés, notamment ceux du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, dans le nord, et de l'EI dans l'est, dont la célèbre ville antique de Palmyre.
Par ailleurs, les négociations prévues à Genève entre opposants et représentants du régime syrien ne pourront pas "donner de résultat" si le principal parti kurde syrien n'est pas invité, a déclaré mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Moscou.
"Sans ce parti, sans ses représentants, les négociations ne peuvent pas donner le résultat que nous voulons, à savoir un règlement politique définitif" du conflit syrien, a déclaré M. Lavrov, soulignant toutefois que si le Parti de l'union démocratique (PYD) de Saleh Muslim n'était pas invité, la Russie n'imposerait pas pour autant son "veto" aux pourparlers de paix qui doivent débuter vendredi à Genève sous l'égide de l'ONU.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé aussi mardi lors d'une conférence de presse à Moscou que l'intervention menée depuis fin septembre par l'armée russe en Syrie a permis de "renverser la situation ».
Les actions des forces aériennes russes effectuées à la demande des autorités syriennes ont vraiment aidé à renverser la situation dans le pays et à réduire l'espace contrôlé par les terroristes", a déclaré M. Lavrov, en référence notamment aux jihadistes du groupe Etat islamique et du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda.
Au bord de l'effondrement l'été dernier après une série de revers cuisants, les forces du régime syrien ont repris l'initiative face à des insurgés accablés par la puissance de feu considérable de l'aviation russe, selon des experts.