16 jours d'activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes

La campagne mondiale lancée à Marrakech


Libé
Lundi 25 Novembre 2019

La campagne mondiale «16 jours d'activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes» a été lancée samedi à la Place Harti à Marrakech sous le thème «Masculinités positives : les hommes et les garçons rejettent les violences faites aux femmes et aux filles».
Cet événement ouvert au grand public et organisé par les Nations unies en commémoration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, a pour objectifs de sensibiliser sur la violence contre les femmes et les filles.
La cérémonie officielle du lancement de la campagne a été marquée par l'ouverture de plusieurs stands animés par les acteurs institutionnels, en l’occurrence le ministère de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du Développement social, le Parquet général, la Direction générale de la sûreté nationale, le ministère de la Santé, le Haut-commissariat au plan, les acteurs associatifs et des représentants d'organisations onusiennes.
A cette occasion, un échange a été engagé entre les animateurs des stands et le public, venu pour s'informer des efforts consentis au niveau national pour éradiquer la violence à l'égard des femmes et des filles.
De l'avis de la représentante du bureau multi-pays de l'ONU Femmes pour le Maghreb, Leila Rhiwi, cette campagne se veut un appel à l'engagement des hommes dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes et à la promotion de la masculinité positive des hommes et des garçons en faveur d'une égalité basée sur le genre et contre les violences à l'égard des femmes et des filles.
Cette campagne, menée cette année, sous le hashtag #Hit_Ana_Rajel, a pour objectif de sensibiliser sur les rôles positifs des hommes et des garçons dans la promotion de l’égalité entre les sexes ainsi que dans la prévention de la violence à l’égard des femmes et des filles, a-t-elle indiqué dans une déclaration à la MAP.
L'idée de cette manifestation est d’engager les hommes et les garçons pour qu'ils s'évaluent de manière critique et s'engagent eux-mêmes dans le plaidoyer contre les violences à l'égard des femmes en vue de promouvoir une conscience collective sur ce phénomène, a souligné Leila  Rhiwi, notant qu'en dépit des efforts consentis par l'Etat en termes de lois et de services visant la protection des femmes, il est nécessaire de mener régulièrement des campagnes de sensibilisation et de mobilisation contre les différentes formes de violence dont souffrent les femmes et les filles.
Pour sa part, la présidente de l'Association Joussour pour le forum des femmes marocaines, Oumayma Achour, a relevé que cette campagne contre la violence à l'égard des femmes est un événement annuel qui met en lumière les projets et efforts importants déployés par les associations de la société civile avec l'ONU pour promouvoir les droits des femmes et créer un espace public sûr et harmonieux où règne le respect entre les deux sexes
Cette activité, a-t-elle ajouté, est également une occasion de sensibiliser le public à la nécessité de lutter contre la violence à l'égard des femmes sous toutes ses formes, soulignant la nécessité de s'engager pour une société de respect d’égalité des sexes.
Organisée depuis 2008 à l’appel du Secrétaire général des Nations unies, la campagne mondiale des «16 jours d'activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes» se tient chaque année entre le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et le 10 décembre, Journée internationale des droits humains.
La campagne connaît cette année la participation exceptionnelle d’artistes engagés, dont Fnaïre, Anis Chouchene, Moustapha Romli, Souad Sahel, Kabaret Cheikhats, Fayçal Azizi et Taoufiq Izeddiou qui exprimeront leur rejet des violences notamment à travers la musique, le slam, la danse et les arts plastiques.
Dans le cadre des 16 jours d’activisme, l’opération «Orangez le monde» consiste à illuminer des édifices et des monuments en orange partout dans le monde afin de sensibiliser l’opinion publique sur le phénomène de la violence vécue par les femmes. Cette année au Maroc, la Direction générale de la sûreté nationale, le Musée Mohammed VI, la Tour Maroc Telecom, la gare LGV de Rabat-Agdal, et Autoroutes du Maroc, entres autres, s’illumineront en orange, pour marquer l’engagement de ces institutions pour l’élimination de la violence contre les femmes et les filles.



 

12.233 cas enregistrés en 2018 par les centres d'écoute d’Injad et de Femmes solidaires

Près de 12.233 cas de violences faites aux femmes ont été enregistrés en 2018 au niveau des centres d'écoute des Réseaux «Injad» et «Femmes solidaires» contre 10.959 cas en 2017, selon un récent rapport sur la violence sexiste, élaboré par les deux réseaux, sous la supervision de la Fédération de la ligue des droits des femmes (FLDF).
Il ressort de ce rapport, présenté vendredi lors d'une conférence de presse à Rabat, que 48,95% des violences dénoncées étaient d'ordre psychologique, tandis que la violence socioéconomique comptait pour 24,42% des cas et la violence physique représentait 15,7%.
Les violences sexuelles figurent au bas de la liste, avec seulement 4,68% des cas de violences faites aux femmes enregistrés au niveau des centres d'écoute, souligne le rapport, ajoutant que la majorité des femmes victimes de violence étaient mariées, femmes au foyer et avaient un faible niveau d'éducation.
S'agissant de l'action des commissions de prise en charge des femmes victimes de violence, le rapport fait état d'une amélioration du niveau de coordination entre les associations œuvrant dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes au niveau des tribunaux, où elles sont devenues un lien entre les victimes, la justice et les institutions publiques, ainsi qu'au niveau des hôpitaux (gratuité des certificats médicaux, des examens médicaux et des médicaments) et au niveau de la police judiciaire (accélération des procédures liées à la rédaction des procès-verbaux d’écoute, de transmission et d’inspection, et suivi et incorporation de certaines caractéristiques de la violence psychologique dans les procès-verbaux d’inspection).
D'autre part, le rapport met en évidence certaines lacunes auxquelles sont toujours confrontées ces commissions, telles que la mauvaise communication, l'impossibilité d'activer les mesures de protection et de prévention prévues par la loi N° 103-13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, le retard de promulgation des lois régissant l'action des commissions de protection des femmes et des enfants victimes de violence, l'insuffisance des infrastructures et des services de santé outre l'absence du soutien psychologique aux femmes battues et à leurs enfants.
La conférence de presse a également été consacrée à une étude évaluant l'application de la loi 103-13 devant les tribunaux, une année après son entrée en vigueur. L'étude en question constate que plusieurs verdicts avancés en matière de lutte contre la violence à l'égard des femmes, ont été prononcés par différents tribunaux, et ce à travers la mise en œuvre des mesures de protection en dépit des difficultés techniques et logistiques.
Toutefois, le document fait état d'écarts entre les tribunaux pour ce qui est de l’application des mesures de protection, ce qui nécessite davantage de sensibilisation et de prise de conscience auprès de toutes les autorités chargées de l’application de la loi.
La conférence a été organisée à l’occasion de la Journée internationale de la violence à l'égard des femmes, célébrée le 25 novembre de chaque année, et dans le cadre de la campagne mondiale «16 jours pour lutter contre la violence à l'égard des femmes», à laquelle ont  adhéré le Maroc et les organisations de la société civile, a indiqué à la presse la présidente de la Fédération de la Ligue des droits des femmes, Latifa Bouchoua.  
De son côté, la présidente du Réseau Injad contre la violence basée sur le genre, Fatima Chtatou, s'est indignée de la recrudescence remarquable des actes de violence à l'égard des femmes, comme en témoignent des rapports officiels émanant des établissements nationaux et des centres d'écoute relevant du réseau, en soulignant l'importance de l'adéquation des lois relatives à la violence contre les femmes avec les dispositions de la Constitution  et les conventions internationales ratifiées par le Maroc.
Le Réseau Injad contre la violence basée sur le genre et le Réseau des femmes solidaires, œuvrent, par le biais de la FLDF, à présenter ses services aux femmes victimes de violence à travers l’accueil, l'écoute, l'hébergement, le conseil juridique, le soutien psychique et l’accompagnement juridique si nécessaire.




 


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