"Onze civils -huit enfants et trois femmes- sont morts jeudi soir dans un raid de la coalition internationale sur le village de Khazima au nord de la ville de Raqa où s'affrontent les Forces démocratiques syriennes (FDS) et l'EI depuis le 30 décembre", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane le directeur de l'OSDH.
Les jihadistes ont lancé ce jour-là une offensive contre des localités aux mains des FDS dans la province de Raqa, dont plusieurs ont depuis été reprises par la coalition arabo-kurde.
Les FDS, formées principalement par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) et des combattants arabes, ont fait état jeudi soir de "violents affrontements" contre l'EI au sud d’Aïn Issa, qui se sont soldés par l'éloignement des jihadistes.
Aïn Issa est située à une cinquantaine de kilomètres seulement au nord de Raqa et des combattants kurdes ont réussi à s'en emparer en juillet.
Le 26 décembre, les FDS ont pris à l'EI le barrage de Tichrine sur l'Euphrate, dans le nord, ainsi que plusieurs localités sur la rive est du fleuve. Ce barrage est stratégique puisqu'il fournit en électricité de vastes régions de la province d'Alep.
Sur la rive ouest de l'Euphrate, l'EI contrôle toujours de vastes territoires allant de Raqa à Jarablus, à la frontière turque.
Selon un bilan établi le 23 décembre par l'OSDH, les raids de la coalition internationale en Syrie ont tué 299 civils, dont 81 enfants et 3712 combattants de l'EI, depuis le début de son intervention en septembre 2014. Le conflit en Syrie a fait au total plus de 260.000 morts depuis mars 2011.
Par ailleurs, faisant face à un tollé international, le gouvernement syrien a donné jeudi son accord pour que l'ONU et la Croix-Rouge acheminent une aide humanitaire à la ville rebelle de Madaya, que son armée assiège depuis six mois, réduisant à la famine ses habitants.
Dans le même temps, les 20.000 habitants des deux localités chiites de Foua et Kafraya, encerclés par les rebelles dans la province d'Idleb (nord-ouest), devraient eux aussi recevoir une assistance du même type, a précisé le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
"L'ONU accueille avec satisfaction l'autorisation du gouvernement syrien d'accéder à Madaya, Foua et Kafraya et se prépare à fournir une assistance humanitaire (à ces localités) dans les prochains jours", a indiqué le communiqué des Nations unies.
"On nous a autorisé l'accès à Madaya, Foua et Kafraya et ça se fera probablement dans un convoi conjoint du Comité international de la Croix-Rouge, du Croissant-Rouge et de l'ONU", a de son côté déclaré à l'AFP Pawel Krzysiek, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
"Nous sommes toujours en discussion pour savoir quand ça se fera exactement mais ce ne sera sûrement pas avant dimanche", a-t-il dit.
Même si ce sont les rebelles qui peuvent autoriser l'accès à Foua et Kafraya, les aides de l'ONU doivent partir de Damas et traverser des zones sous contrôle du régime.
Ce sujet dramatique devrait certainement être évoqué samedi à Damas entre le ministre syrien des Affaires Etrangères Walid Mouallem et le médiateur de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, chargé de préparer les négociations entre le régime et l'opposition, prévues fin janvier à Genève.
Selon l'OCHA, "environ 42.000 personnes se trouvent au bord de la famine à Madaya et l'ONU a reçu des rapports crédibles sur des personnes qui meurent de faim et qui ont été tuées en essayant de quitter la ville".