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Malgré toutes les contraintes, les relations bilatérales ont fait ces dernières années un "saut très important", avec un volume des échanges qui s'est chiffré à 950 millions d'euros en 2013 contre quelque 100 millions durant les années 90, a fait remarquer M. Rkibi, qui est également recteur de l'une des plus grandes universités privées au Portugal (Universidade europeia de Lisboa).
Ce Luso-Marocain, installé au Portugal depuis une trentaine d'années, a expliqué, dans un entretien à la MAP, l'approche adoptée au sein de la CCILM, visant à catalyser toutes les énergies et collaborer avec toutes les institutions qui oeuvrent pour le développement des relations entre le Maroc et le Portugal, que ce soit au niveau des ambassades des deux pays, de l'AICEP (Agence portugaise chargée de l'investissement et du commerce extérieur) ou des associations professionnelles marocaines et portugaises.
"On est qu'une partie d'un puzzle de plusieurs institutions avec lesquelles nous collaborons. Elles connaissent mieux leurs métiers et nous connaissons mieux les relations bilatérales. Et ça donne des performances très intéressantes", a-t-il dit.
L'essentiel des échanges commerciaux du Maroc se font avec la France et l'Espagne, alors que pour le Portugal, plus de 60 % de ses échanges sont avec l'UE, ce qui dégage très peu de marge pour le reste du monde, a rappelé M. Rkibi, précisant que "si on exclut les pays de l'OCDE et les pays exportateurs de pétrole, le Maroc devient le premier partenaire du Portugal".
Ce qui préoccupe le plus Tawfiq Rkibi, c'est la question des investissements directs étrangers (IDE) portugais au Maroc. Plusieurs entreprises et PME lusitaniennes se sont installées au Maroc durant la décennie 90 dans la cadre du processus de délocalisation ou de diversification, a-t-il rappelé, faisant remarquer que depuis trois ou quatre années, de moins en moins d'entreprises se dirigent vers le Maroc pour y investir, mais ce qui est le plus inquiétant est le désinvestissement. Le solde en 2013 était négatif au niveau des investissements portugais au Maroc. En revanche, bien que le niveau du solde soit faible, il y a eu quand même un solde positif en faveur des investissements marocains au Portugal, a-t-il fait savoir.
Pour lui, la crise économique n'est pas étrangère à ce phénomène. "En plus, il y a des secteurs qui ont achevé leur reconversion notamment le cas de l'industrie textile où pratiquement l'essentiel des délocalisations ont été faites", a-t-il relevé.
Porteur d'une vision optimiste quant aux perspectives des relations Maroc-Portugal, M. Rkibi estime qu'il existe encore des opportunités qui peuvent être saisies, notamment au niveau des clusters où le Maroc essaie de renforcer sa présence, citant à titre d'exemple les industries automobile, aéronautique et agroalimentaire.
Au niveau de ces branches d'activité, a-t-il poursuivi, les entreprises portugaises, opérant soit au niveau de la sous-traitance ou au celui du produit fini, peuvent s'installer au Maroc et bénéficier d'un certain nombre d'avantages notamment au niveau des opérations "triangulaires", rappelant, à cet égard, l'accord de libre-échange liant le Maroc aux Etat-Unis à un moment où l'accord UE-USA, qui se dessine à l'horizon n'est pas encore effectif, et aussi l'accord d'Agadir qui permet au Maroc d'accéder à plusieurs marchés arabes. Les entreprises lusitaniennes, et à partir du moment qu'elles prennent de la valeur ajoutée marocaine, pourront par la suite se placer sur le marché américain, arabe ou africain; ce dernier auquel le Maroc a commencé récemment à accorder une grande importance en s'intéressant à des domaines comme les réseaux financiers, la logistique, les télécommunications et la distribution, a-t-il expliqué.
Ce sont des atouts qui permettent au Maroc d'attirer davantage d'investissements portugais, tenant compte de la réalité que le Portugal, pays en crise de croissance, lui-même, est à la recherche d'IDE, a-t-il souligné. "Mais ce n'est pas une fatalité", a-t-il martelé. Le Maroc et le Portugal ont d'autres créneaux à favoriser.
M. Rkibi a mis l'accent, dans ce sens, sur la possibilité d'équilibrer les échanges commerciaux entre les deux pays, sachant que le Portugal exporte cinq fois plus qu'il n'importe du Royaume, ce dernier avec lequel le Portugal arrive à réaliser le meilleur taux de couverture en termes de pourcentage.
Les exportateurs marocains sont appelés aujourd'hui à saisir l'opportunité de renforcer leurs positions sur le marché portugais, et cela représente également un point qu'on peut mettre sur la table des négociations de façon à favoriser nos exportateurs ou du moins leur donner davantage de visibilité, avec l'aide des autorités locales, des associations professionnelles et des organismes spécialisés en matière d'internationalisation, a-t-il noté. Il a également cité le secteur tertiaire qui pèse énormément aussi bien dans l'économie marocaine que portugaise, et qui représente un domaine très important et offre des opportunités à exploiter.
Avant, la construction et les travaux publics constituaient un marché très intéressant pour les entreprises portugaises, a-t-il rappelé, faisant savoir que d'autres activités comme le consulting, les télécoms et les technologies de l'information peuvent aussi dégager des synergies entre les deux parties.
Et de souligner que la volonté politique de développer la coopération bilatérale et les échanges a toujours existé, ajoutant que les deux pays sont depuis toujours liés par de très bonnes relations politiques au plus haut niveau, favorisés en cela par la proximité culturelle et géographique.