​Les facteurs qui pénalisent le développement des échanges africains

Les professionnels de la finance du Maroc et de l'Union économique et monétaire de l'Ouest africain (UEMOA) ont appelé, récemment à Tanger, à adopter une vision capable de générer de véritables modèles de coopération intra-africaine et de valoriser les potentialités naturelles, économiques et humaines dont regorge l'Afrique.
 Dans le cadre du 1er Meeting africain des professionnels de la finance, organisé par le Club des financiers du Nord, en partenariat avec l'Association professionnelle des financiers et trésoriers des Etats de l'UEMOA, sous le thème "Coopération Sud-Sud, un vecteur de développement pour l'Afrique", des experts de la finance ont souligné la nécessité de s'engager fermement pour la mise en place de véritables stratégies de nature à insuffler une nouvelle dynamique à la coopération Sud-Sud, à tirer profit des potentiels prometteurs que recèle le continent africain et de renforcer l'Union africaine.  Intervenant à cette occasion, le président de la Chambre de commerce, d'industrie et de services de Tanger, Omar Moro, a indiqué que ce meeting est une plateforme importante favorisant l'échange et l'investissement entre les professionnels financiers marocains et leurs homologues africains, ainsi qu'une opportunité pour réfléchir sur des solutions novatrices de nature à répondre aux défis du développement de la coopération Sud-Sud. Le responsable a, dans ce sens, rappelé que le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne a enregistré une hausse notable durant la dernière décennie pour atteindre 14,4 milliards de dirhams (MMDH) en 2013 contre seulement 4,7 MMDH en 2003, soit un rythme de croissance annuel moyen de 12%, notant que plusieurs facteurs pénalisent le développement de ces échanges, dont les mesures non tarifaires imposées aux importations par les pays subsahariens, la multiplicité des régimes fiscaux entre les pays et l'absence quasi-totale de lignes directes de transport terrestre ou maritime.
 M. Moro a également déploré le manque d'informations concernant le cadre préférentiel du commerce avec les pays partenaires africains, malgré l'existence de près de 5.000 accords et conventions bilatéraux et plusieurs accords commerciaux entre le Maroc et les pays d'Afrique subsaharienne, ce qui impacte négativement la compétitivité des industries nationales et régionales et le volume des échanges, plaidant pour une implication permanente de la communauté des affaires dans le processus de préparation et de négociation des accords.
 Cette rencontre s'est déroulée en présence, notamment, d'experts dans le domaine financier, d'académiciens et d'investisseurs, venus prendre connaissance des perspectives et des potentiels de développement des affaires en Afrique.