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«J’étais également la semaine dernière à Sarre-Union dans ce cimetière dévasté par de jeunes lycéens, Français de souche, comme on dit, ignorant au point de ne pas avoir vu les écritures en hébreu».
Ces paroles sont du président de la République française, François Hollande, à l’occasion du 30ème dîner annuel du CRIF. Le chef de l’Etat s’est exprimé au sujet de la profanation d’un cimetière juif de Sarre-Union.
Français de souche? Il s'agit d'un concept utilisé au début du XIXème siècle, selon Hervé le Bras. C'est une expression de l’«extrême droite» volontairement employée pour mettre en lumière l’antisémitisme qui sévit chez cette couche de la population «originaire de la région», comme l’écrivait la presse constatant que les coupables de cette abjection, «ce n’étaient pas des Arabes de banlieue» mais des «Français de souche comme on dit».
Ce terme est-il utilisé comme marqueur social, vecteur d’une prétendue probité sans tache qui distinguerait une partie des Français des autres, les de-fraîche-date, c’est la lecture qu’il faut en faire?
Nous avons dans le langage courant toute une pléthore d’expressions d’origine contrôlées : les musulmans de France, les juifs de France, les Noirs de France, etc..
Manque à l’appel une importante partie de la population qu’on a du mal à définir dans ce tableau d’identification de la République, une population «victime de racisme anti-blanc» comme le clamait Jean-François Copé dans sa période «pain au chocolat».
Pour rester dans ce (mauvais) marqueur ColorMeFrance, faudrait-il conceptualiser les «blancs de France ?».
Utilisation politique
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, écrit en 2006 : « Cette France (qu'il faut construire) est un pays réconcilié. (...) C'est une France où l’expression « Français de souche » a disparu. Où la diversité est comprise comme une richesse. Où chacun accepte l'autre dans son identité et le respecte. Où la surenchère des mémoires s'incline devant l'égalité devenue enfin réalité ».
Utilisation judiciaire
Dans le cadre du jugement de Houria Bouteldja poursuivie pour injure raciale pour avoir appelé « souchien « les Français de souche dans une émission de télévision, le tribunal correctionnel de Toulouse ordonne sa relaxe, déclarant que l'expression « Français de souche » créée «dans les discours officiels roboratifs à l’attention des Français installés à l’étranger, colons ou expatriés, et plus particulièrement à ceux d’Algérie » a pris son essor dans les années 1980 sur un mode néo-raciste avec la politisation de la question de l’immigration et des enfants de l’immigration que cet artifice de langage tend à matérialiser en race définie en creux, avec en toile de fond cette idée de la disparition de la grande race ou de la revendication d’un type supérieur d’humanité.
Le tribunal ajoute que «les recherches de la génétique nous ont appris par ailleurs que nous sommes tous métissés bien qu’uniques et que la diversité est une règle de la nature ».
Morale de la maladresse de François Hollande
Le meilleur moyen pour ne pas semer de confusion, Monsieur le Président, c'était d'éviter d'utiliser un concept erroné à tout point de vue, car l'antisémitisme est un fléau qui gangrène la société française, une plaie sociale visible chez tous les « peuples de France», sans exception.
Et pour clore, un clin d'œil à un grand homme qui regardait les choses de la vie avec plus de hauteur: «Nègre je suis et Nègre je resterais, et le nègre vous emmerde!» (Aimé Césaire).
Ces paroles sont du président de la République française, François Hollande, à l’occasion du 30ème dîner annuel du CRIF. Le chef de l’Etat s’est exprimé au sujet de la profanation d’un cimetière juif de Sarre-Union.
Français de souche? Il s'agit d'un concept utilisé au début du XIXème siècle, selon Hervé le Bras. C'est une expression de l’«extrême droite» volontairement employée pour mettre en lumière l’antisémitisme qui sévit chez cette couche de la population «originaire de la région», comme l’écrivait la presse constatant que les coupables de cette abjection, «ce n’étaient pas des Arabes de banlieue» mais des «Français de souche comme on dit».
Ce terme est-il utilisé comme marqueur social, vecteur d’une prétendue probité sans tache qui distinguerait une partie des Français des autres, les de-fraîche-date, c’est la lecture qu’il faut en faire?
Nous avons dans le langage courant toute une pléthore d’expressions d’origine contrôlées : les musulmans de France, les juifs de France, les Noirs de France, etc..
Manque à l’appel une importante partie de la population qu’on a du mal à définir dans ce tableau d’identification de la République, une population «victime de racisme anti-blanc» comme le clamait Jean-François Copé dans sa période «pain au chocolat».
Pour rester dans ce (mauvais) marqueur ColorMeFrance, faudrait-il conceptualiser les «blancs de France ?».
Utilisation politique
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, écrit en 2006 : « Cette France (qu'il faut construire) est un pays réconcilié. (...) C'est une France où l’expression « Français de souche » a disparu. Où la diversité est comprise comme une richesse. Où chacun accepte l'autre dans son identité et le respecte. Où la surenchère des mémoires s'incline devant l'égalité devenue enfin réalité ».
Utilisation judiciaire
Dans le cadre du jugement de Houria Bouteldja poursuivie pour injure raciale pour avoir appelé « souchien « les Français de souche dans une émission de télévision, le tribunal correctionnel de Toulouse ordonne sa relaxe, déclarant que l'expression « Français de souche » créée «dans les discours officiels roboratifs à l’attention des Français installés à l’étranger, colons ou expatriés, et plus particulièrement à ceux d’Algérie » a pris son essor dans les années 1980 sur un mode néo-raciste avec la politisation de la question de l’immigration et des enfants de l’immigration que cet artifice de langage tend à matérialiser en race définie en creux, avec en toile de fond cette idée de la disparition de la grande race ou de la revendication d’un type supérieur d’humanité.
Le tribunal ajoute que «les recherches de la génétique nous ont appris par ailleurs que nous sommes tous métissés bien qu’uniques et que la diversité est une règle de la nature ».
Morale de la maladresse de François Hollande
Le meilleur moyen pour ne pas semer de confusion, Monsieur le Président, c'était d'éviter d'utiliser un concept erroné à tout point de vue, car l'antisémitisme est un fléau qui gangrène la société française, une plaie sociale visible chez tous les « peuples de France», sans exception.
Et pour clore, un clin d'œil à un grand homme qui regardait les choses de la vie avec plus de hauteur: «Nègre je suis et Nègre je resterais, et le nègre vous emmerde!» (Aimé Césaire).