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​Le Raja s’emmêle les pinceaux en Coupe de la Confédération

La RSB sur la voie de la qualification et le HUSA reprend espoir

Mardi 26 Février 2019

Nous ne sommes pas habitués à voir le Raja échouer dans les grandes largeurs cette saison en Coupe africaine. Avant la défaite de dimanche à Rabat, les Verts avaient couronné leur première partie de saison de soirées enchantées, surtout quand on s’y attendait le moins.
Désormais que l’attente est plus grande, ce premier revers en Coupe de la Confédération africaine, a une portée différente. Parce que même si c’est le premier, son impact sur le classement dans ce groupe A est amplifié par les deux précédents nuls enregistrés. Du coup, ce matin, les Verts se retrouvent au bord de l’élimination (derniers avec 2 unités) dans une compétition dont ils sont les vainqueurs sortants. Dorénavant, la course à la qualification s’annonce ardue mais pas encore impossible. En tout cas, ils n’ont plus le droit aux faux pas.
Mais ce qui est plus inquiétant, c’est la grande impuissance dont leur prestation portait les indices. Ce n’était pas leur soirée mais ce n’est pas comme s’il n’y avait eu personne en face.
Cette impuissance a été alimentée par le plan de jeu parfait déroulé par la RSB, qui a fait un pas de géant vers la qualification. Décryptage de cette opposition épique, âpre et disputée, avec pas moins de 36 tirs tentés. 

Berkane a bien préparé son coup 
«Il nous a manqué à peu près tout aujourd’hui. On a marqué deux jolis buts. On s’est créé beaucoup d’occasions, mais collectivement, on a complètement failli. On a raté notre match». Ce constat de Patrice Carteron se révèle en réalité partiel. Certes s’il ajoute par la suite qu’ils s’attendaient à un combat physique et fustige ses joueurs qui auraient perdu leurs nerfs alors qu’ils étaient prévenus, l’analyse du coach français fait abstraction de la leçon tactique que lui a infligée Mounir El Jaouani. 
En effet, comme l’a rappelé Serraj le défenseur berkani, la dimension physique n’a pas été l’unique cause derrière la déconfiture des Rajaouis :«Nous sommes venus avec l’idée de remporter les trois points, car nous étions conscients que comme nous, les joueurs du Raja étaient aussi éreintés par le cumul de matchs. Du coup, nous avons essayé de les sortir de leur zone de confort, en les pressant, pour perturber ainsi les relances de Banoun et les accélérations de Hafidi». Bon leur en a pris. Déployés dans leur éternel 4-4-2 à plat, disciplinés et appliqués à réduire les espaces tout en avançant sur le porteur, les protégés de Jaouani ont réveillé par leur attitude conquérante, aussi bien l’irrégularité que la difficulté à mettre la même intensité dans toutes les rencontres qui caractérisent récemment les Verts. Lors d’une première période totalement ratée, ils ont joué trop souvent au ralenti et sont tombés dans le faux rythme de la RSB, au point de marquer contre leur camp, sur une action à mettre au passif à la fois du jeune Fidi qui rate totalement son dégagement sur un centre anodin, consolé par un Berkani, et de Zniti, qui s’est fait lober, car il avait quitté sa ligne, on ne sait plus trop pourquoi. Une mauvaise lecture de la trajectoire du centre, certainement.   
 
Le réveil désordonné du Raja 
Au retour des vestiaires, si beaucoup ont parié sur un retournement de situation et une remontada des Verts, ils se sont sans aucun doute mordu les doigts jusqu’à l’os. Ce scénario aurait pu prendre forme dans le cas où la RSB était une équipe sans expérience africaine, et coachée par un technicien moyen, ce qui est loin d’être le cas. «Même si nous avions un but d’avance, j’ai demandé aux joueurs de ne surtout pas reculer et de continuer à attaquer, avancer et presser, tout en gardant l’équilibre», a indiqué El Jaouani dans les coursives du Complexe Moulay Abdellah. Et d’ajouter : «D’ailleurs, nous avons été récompensés d’un second but». Effectivement. Incertain jusqu’au dernier moment, Laba Kodjo a validé ce coup de bluff ainsi que la première mi-temps de ses coéquipiers en reprenant d’une magnifique tête au bout d’une sublime détente, un centre au cordeau, entre les deux centraux du Raja (52’).
Que d’erreurs, que de passivité, que d’hésitations transpirant du onze rajaoui. Et quel manque de conviction ! Cependant et malgré tout, il y a eu une réaction, lorsque moins de dix minutes plus tard, Iajour a réduit le score, par un enchaînement contrôle poitrine, demi-volée du droit, à la réception d’un amour de passe extérieur du pied signée Hafidi (60’). «A ce moment, je dois vous avouer que j’ai un peu douté, car le Raja est capable de renverser le cours du match grâce à l’appui de son public» confesse Jaouani. Mais ça c’était avant que Farhane (64’) ne redonne deux buts d’avance à la RSB et rappelle les difficultés de Zniti dans la lecture du jeu, qui a lamentablement raté et sa sortie et le ballon. 
Pour Carteron «petit à petit, on a vraiment déjoué, chacun faisait sa petite partition en solo. On a manqué de lien et d’esprit collectif. C’était du hourra football». Difficile de le contredire, car quand bien même Iajour s’est offert un doublé sur coup franc direct (78’), pour recoller au score, la déliquescence du bloc des Verts a eu pour effet d’offrir également un doublé à Laba (84’), scellant ainsi la victoire des siens. Un précieux succès qui met le Raja à 5 points et le HUSA à 3, mais qui surtout permet d’atténuer la défaite de mercredi, comme l’a rappelé Jaouani : «On aimerait offrir cette victoire à nos supporters en guise de consolation par rapport à la défaite subie face au MCO». En revanche, l’entraîneur du Raja a déclaré : «J’espère que l’on se servira de cette défaite pour corriger nos erreurs et rebondir».
Cela dit, que ce serait-il passé si le Raja était revenu à égalité ? Ou si Nanah n’avait pas raté le cadre alors qu’il était à trois mètres (3’) ? Les hommes de Carteron auraient-ils gagné ? Ils ne le sauront jamais. A contrario, ce dont ils peuvent être sûrs, c’est que la victoire acquise quelques heures plus tard, grâce à un doublé de Yassine Rami (50è, 53è), par le HUSA, lors de la réception des Congolais de l'AS Otoho Doyo (2-1), qui en fait le second du groupe avec 4 points, n’arrange pas leurs affaires. A croire que cette saison passée à jouer au yoyo ne les quittera plus.
 

Chady Chaabi

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