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​Grosse pression sur le panier de la ménagère à la veille du Ramadan

Malgré l’abondance des stocks et la baisse des cours internationaux, le prix de certains produits risque de flamber

Mercredi 10 Juin 2015

​Grosse pression sur le panier de  la ménagère à la veille du Ramadan
Dans son dernier rapport sur l'offre et la demande de céréales, la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) met en exergue un fait marquant surtout à la veille de Ramadan. En effet, l’Organisation a amélioré ses prévisions de mai 2015 pour les productions mondiales de blé, céréales secondaires et riz (une croissance de 1,3% par rapport à l'an dernier). Et de relever que les prix des principaux produits alimentaires de base ont de nouveau reculé en mai, frôlant leur plus bas niveau en six ans suite à la baisse sensible des cours des céréales du fait de perspectives de récoltes favorables pour cette année.
Aussi, le rapport précise également qu’en cette même période, l'indice FAO des prix alimentaires, qui est pondéré par les échanges commerciaux permettant le suivi de l'évolution sur les marchés internationaux des prix des cinq principaux groupes de produits alimentaires dont les céréales, viande, produits laitiers, huiles végétales et sucre, a atteint son niveau le plus bas depuis septembre 2009.
Sous le ciel marocain, la donne n’est, semble-t-il, guère différente. Toutefois, si Dame nature y a été clémente, le marché ne le sera probablement pas. 
«Le Maroc compte, au titre de la campagne 2014-2015, des stocks abondants avec une récolte qui a atteint un niveau record de production céréalière estimé à 110 millions de quintaux», nous a-t-on déclaré du côté du ministère de l’Agriculture précisant, dans ce cadre, que cela ne voulait pas dire qu’on a couvert tous les besoins, le Royaume fera recours à l’importation surtout pour certains produits (dattes, blé tendre…). Et de signaler, en outre, que les prix ne seront pas en principe gonflés puisqu’il n’y a pas de rupture de stocks en vue. 
Cet avis n’est toutefois pas partagé par des professionnels qui tirent la sonnette d’alarme en pointant du doigt plusieurs lapalissades.
En effet, à l’approche du moi sacré, et producteurs et commerçants de produits alimentaires doivent faire face à une très forte demande de certaines denrées (légumineuses, blé, lait…). Résultat des courses d’après ces professionnels : les risques de pénurie sont certes à écarter mais les prix seront fort probablement élevés malgré les stocks importants constitués. Le la est ainsi donné par ces avertis qui vont même jusqu’à envisager que certains petits agriculteurs puissent, à quelques jours avant le mois de Ramadan, cesser de ravitailler les marchés. Autre hypothèse avancée par ces spécialistes : des commerçants de produits alimentaires en zones urbaines peuvent s'approvisionner, en bonne et due forme, au moment de la récolte et stocker leur marchandise pour ne la revendre à des prix exorbitants qu'à la veille de ce mois. En clair, à l’approche de cette période « critique » de l'année où la pression de la demande de ces produits monte en flèche, il n’y a éventuellement aucun danger de carence durant ce mois mais c’est aussi une occasion à ne pas rater pour certains de manipuler la loi de l’offre ou de ne pas obéir à la « loi du marché ». Et ce malgré l’avertissement de Mohamed Louafa qui a tenu récemment une conférence pour faire la lumière sur la situation de l’approvisionnement du marché en produits alimentaires en prévision du mois sacré. Et Louafa a été catégorique : tout manquement des commerçants notamment en matière d’hygiène et de tarification sera sanctionné. 
Cependant, ces sanctions ne seront pas pour dissuader certains transgresseurs qui procèdent à des augmentations aléatoires, à l’instar de celles enregistrées au niveau du poisson.
En effet, plusieurs consommateurs marocains craignent la flambée des prix des produits de la mer durant le Ramadan principalement.
Toujours est-il, le gouvernement marocain, à travers le plan Maroc Vert, avait promis de mettre en place des mesures d’accompagnement et de modalités d’intervention qui favoriseraient   la commercialisation directe par les agriculteurs de leur production…Ce qui est loin d’être encore le cas. 

Meyssoune Belmaza

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