LibéSPort








Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

​Chelsea piégé par la loi du moindre effort

Samedi 14 Mars 2015

​Chelsea piégé par la loi du moindre effort
L’élimination de Chelsea en Ligue des champions par la petite porte désigne clairement à la vindicte populaire son sulfureux entraîneur Jose Mourinho, accusé d’avoir encore déformé à son image une équipe devenue calculatrice et manipulatrice.
Le Portugais était revenu en héros à Londres en 2013, mais les amateurs anglais, à l’exception de ceux de Stamford Bridge qui continuent de l’idolâtrer, ont appris depuis à déchanter tant son équipe de gestionnaires se montre frustrante depuis la reprise en ne produisant pas des performances en adéquation avec un effectif truffé de pépites.
Jusque-là, la contestation semblait pourtant muselée, les résultats validant les orientations du charismatique technicien.
La débâcle contre le PSG, et surtout les conditions dans lesquelles elle s’est produite, pourraient pourtant avoir réveillé les consciences anglaises. Tout comme elle dessine désormais les limites d’une équipe qui peut se retrouver sportivement en danger si elle n’en tire pas les conséquences.
“Chelsea a eu ce qu’il mérite, résume ainsi John Aldridge, l’ex-joueur de Liverpool. Leur façon de jouer reflète la personnalité de leur entraîneur. Etre négatif à domicile, ça fonctionne rarement”, a-t-il fait savoir dans une déclaration rapportée par l’AFP.
Ecoeuré d’avoir assisté aux truquages à répétition, aux tentatives d’intimidation et au pourrissement du 8e de finale retour contre le PSG (2-2 a.p.), le pays s’est ainsi mis à tirer à boulets rouges sur le confortable leader de Premier League et sur son général, qui avait déjà usé jusqu’à la corde des mêmes artifices contre Barcelone lors de son mandat avec le Real Madrid.
“Ce n’est pas la première fois que ça arrive avec une équipe de Mourinho, rappelle l’autre ex-Red Jamie Carragher, consultant vedette de Sky. C’est pourquoi je pense que ses équipes seront toujours respectées mais jamais vraiment aimées.”
Sonné par le scenario
Arrogants, suffisants, ses Blues, qui ont peut-être pensé que leur but heureux au Parc suffirait encore, se retrouvent également sortis de la C1 pour la deuxième fois d’affilée après avoir ramené un nul d’un déplacement au match aller puisque, avant le 1-1 du Parc des Princes, il y avait eu en demi-finale en 2014 le 0-0 contre l’Atletico Madrid.
Si cela s’explique probablement, comme l’a reconnu “Mou” ensuite, par une incapacité tactico-mentale à prendre son destin en main pour finir le travail plutôt que d’attendre la faute de l’adversaire, cela traduit sûrement aussi un léger complexe de supériorité du richissime représentant du plus puissant championnat.
En quelques semaines, l’équipe emballante du début de saison est ainsi devenue une écurie comptable de ses efforts, où l’on roule à l’économie, où l’on coupe le contact dès que l’on est en situation d’avantage, où l’on se contente de peu finalement. A force de jouer avec le feu, logiquement, elle a fini par se brûler.
Un constat que le calendrier chargé ne peut masquer et qui pourrait finir par coûter cher aux Blues s’ils ne se reprennent pas. Même s’ils comptent cinq points d’avance sur leur dauphin en championnat après avoir déjà remporté la Coupe de la Ligue début mars.
Vainqueur de 21 de ses 28 premiers matches, Chelsea, empêtré dans sa logique, a ainsi remporté seulement cinq des 11 dernières rencontres. L’an passé, son nul à Stamford Bridge contre Cardiff après l’élimination en C1 l’avait privé du titre en championnat.
Contre Paris, seul Hazard a semblé chercher à jouer et voir Fabregas ou Oscar, pourtant de magnifiques techniciens, ainsi que le buteur Diego Costa, bizarrement plus motivé par les chevilles de l’adversaire que par le but, chercher en priorité à faire déjouer l’adversaire plutôt que d’imposer leur jeu a accentué le sentiment de gâchis.
A la différence du passé et déboussolé par la naïveté de son équipe malgré sa supériorité numérique, Mourinho a paru sonné par ce scenario, reconnaissant qu’il s’agissait d’une “surprise qu’il voulait comprendre”.
Ce rare accès d’honnêteté intellectuelle peut-il être le premier pas vers des aveux et la reconnaissance que sa méthode requiert une remise en cause?
Il lui reste deux mois pour apporter une réponse.


Lu 77 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe