Secoué par un mécontentement qu'il n'a pas vu venir, le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, qui a survécu mardi à une motion de défiance, joue depuis une décennie les équilibristes entre les intérêts des grandes puissances et les clans d'oligarques.
Depuis près de quinze jours, le dirigeant de 61 ans est la cible de manifestations quotidiennes, à Sofia et en province, de la part de Bulgares exprimant leur ras-le-bol de la corruption et leur soif de renouvellement.
Après avoir assuré qu'il effectuerait son troisième mandat jusqu'au bout, le chef des conservateurs a réchappé mardi à une motion de censure déposée par l'opposition de gauche, minoritaire au Parlement.
Au pouvoir depuis 2009 -avec quelques interruptions- Boïko Borissov s'est jusqu'ici tiré de toutes les crises, quitte à démissionner en 2013 et en 2016 pour être réélu, marquant par sa longévité l'histoire post-communiste de ce pays d'Europe orientale.
Accusé par les manifestants de favoriser les riches hommes d'affaires ayant la main sur l'économie du pays, le dirigeant n'a pourtant de cesse de cultiver une image d'homme du peuple, au style direct et au langage fleuri.
Ancien pompier, garde du corps, ceinture noire de karaté, "son franc-parler est apprécié de beaucoup de Bulgares", décrypte l'analyste Parvan Simeonov, de la section bulgare de Gallup International.
"Je suis simple, vous êtes simples, c'est pourquoi on s'entend si bien", avait lancé le Premier ministre à ses électeurs.
La dernière marotte de ce colosse au crâne rasé consiste à se mettre en scène sur Facebook au volant de son 4x4, parcourant la Bulgarie à la rencontre de ses concitoyens tout en vantant les travaux d'infrastructure financés dans ce pays pauvre par les fonds européens.
Puis c'est le retour dans son modeste pavillon de la banlieue de Sofia où ce divorcé, deux fois grand-père, dit vivre "comme un ascète" et même "comme un chien".
Pour ses détracteurs, son art de la survie politique confine à l'immobilisme. Justice, santé, éducation... les réformes promises ont connu des mises en oeuvre difficiles, incomplètes, renvoyant l'image d'un pouvoir paralysé par les luttes d'influence et guidé par la boussole de l'opinion.
Au cours de ses trois mandats, il a été contraint à de nombreuses combinaisons d'alliance pour former une majorité.
Boïko Borissov "ménage aussi bien les intérêts de l'Occident dans les Balkans que ceux de la Russie et sait faire la jonction entre les libéraux et la minorité turque, entre sa position pro-européenne et celle de ses alliés nationalistes", souligne Parvan Simeonov.
Le Premier ministre a beau se défaire sans état d'âme des membres de son entourage touchés par les scandales, le soupçon le rattrape désormais sur ses liens avec les milieux affairistes.
En 2011, Wikileaks avait publié des câbles américains évoquant des trafics et détournements. L'intéressé a toujours balayé ces "spéculations".
Son talent à louvoyer sur la scène politique s'est forgé après la fin du régime communiste en 1989 : à la tête de son entreprise de sécurité privée, Boïko Borissov a d'abord été garde du corps d'un "rouge", l'ex-dictateur Todor Jivkov renversé après 35 ans de pouvoir. Il admet "avoir beaucoup appris" de ce mentor, singeant jusqu'à ses intonations d'"homme du peuple".
Quelques années plus tard, il passe au service du dernier roi des Bulgares, Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha revenu d'exil en 1996 et élu Premier ministre en 2001. C'est ce centriste libéral qui lui confiera la direction de la police, marchepied de son entrée en politique.
Il ne lui faudra pas cinq années ensuite pour conquérir la mairie de Sofia puis fonder son propre parti, "Citoyens pour un développement européen de la Bulgarie" (Gerb), de centre droit et tourné vers l'Union européenne, dans un pays où les intérêts russes restent solidement ancrés.
Fin 2016, c'est d'ailleurs un chef d'Etat soutenu par les socialistes, réputés proches de Moscou, que les Bulgares ont choisi face à la candidate du Premier ministre.
Depuis, le président Roumen Radev mène la vie dure au gouvernement et s'est rangé du côté des manifestants. Il appelle aussi à la démission de Boïko Borissov dont le parti reste en tête des sondages, moins d'un an avant les prochaines législatives.
Depuis près de quinze jours, le dirigeant de 61 ans est la cible de manifestations quotidiennes, à Sofia et en province, de la part de Bulgares exprimant leur ras-le-bol de la corruption et leur soif de renouvellement.
Après avoir assuré qu'il effectuerait son troisième mandat jusqu'au bout, le chef des conservateurs a réchappé mardi à une motion de censure déposée par l'opposition de gauche, minoritaire au Parlement.
Au pouvoir depuis 2009 -avec quelques interruptions- Boïko Borissov s'est jusqu'ici tiré de toutes les crises, quitte à démissionner en 2013 et en 2016 pour être réélu, marquant par sa longévité l'histoire post-communiste de ce pays d'Europe orientale.
Accusé par les manifestants de favoriser les riches hommes d'affaires ayant la main sur l'économie du pays, le dirigeant n'a pourtant de cesse de cultiver une image d'homme du peuple, au style direct et au langage fleuri.
Ancien pompier, garde du corps, ceinture noire de karaté, "son franc-parler est apprécié de beaucoup de Bulgares", décrypte l'analyste Parvan Simeonov, de la section bulgare de Gallup International.
"Je suis simple, vous êtes simples, c'est pourquoi on s'entend si bien", avait lancé le Premier ministre à ses électeurs.
La dernière marotte de ce colosse au crâne rasé consiste à se mettre en scène sur Facebook au volant de son 4x4, parcourant la Bulgarie à la rencontre de ses concitoyens tout en vantant les travaux d'infrastructure financés dans ce pays pauvre par les fonds européens.
Puis c'est le retour dans son modeste pavillon de la banlieue de Sofia où ce divorcé, deux fois grand-père, dit vivre "comme un ascète" et même "comme un chien".
Pour ses détracteurs, son art de la survie politique confine à l'immobilisme. Justice, santé, éducation... les réformes promises ont connu des mises en oeuvre difficiles, incomplètes, renvoyant l'image d'un pouvoir paralysé par les luttes d'influence et guidé par la boussole de l'opinion.
Au cours de ses trois mandats, il a été contraint à de nombreuses combinaisons d'alliance pour former une majorité.
Boïko Borissov "ménage aussi bien les intérêts de l'Occident dans les Balkans que ceux de la Russie et sait faire la jonction entre les libéraux et la minorité turque, entre sa position pro-européenne et celle de ses alliés nationalistes", souligne Parvan Simeonov.
Le Premier ministre a beau se défaire sans état d'âme des membres de son entourage touchés par les scandales, le soupçon le rattrape désormais sur ses liens avec les milieux affairistes.
En 2011, Wikileaks avait publié des câbles américains évoquant des trafics et détournements. L'intéressé a toujours balayé ces "spéculations".
Son talent à louvoyer sur la scène politique s'est forgé après la fin du régime communiste en 1989 : à la tête de son entreprise de sécurité privée, Boïko Borissov a d'abord été garde du corps d'un "rouge", l'ex-dictateur Todor Jivkov renversé après 35 ans de pouvoir. Il admet "avoir beaucoup appris" de ce mentor, singeant jusqu'à ses intonations d'"homme du peuple".
Quelques années plus tard, il passe au service du dernier roi des Bulgares, Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha revenu d'exil en 1996 et élu Premier ministre en 2001. C'est ce centriste libéral qui lui confiera la direction de la police, marchepied de son entrée en politique.
Il ne lui faudra pas cinq années ensuite pour conquérir la mairie de Sofia puis fonder son propre parti, "Citoyens pour un développement européen de la Bulgarie" (Gerb), de centre droit et tourné vers l'Union européenne, dans un pays où les intérêts russes restent solidement ancrés.
Fin 2016, c'est d'ailleurs un chef d'Etat soutenu par les socialistes, réputés proches de Moscou, que les Bulgares ont choisi face à la candidate du Premier ministre.
Depuis, le président Roumen Radev mène la vie dure au gouvernement et s'est rangé du côté des manifestants. Il appelle aussi à la démission de Boïko Borissov dont le parti reste en tête des sondages, moins d'un an avant les prochaines législatives.