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​5 bonnes raisons pour ne pas priver le Maroc de la CAN

Mardi 24 Février 2015

​5 bonnes raisons pour ne pas priver le Maroc de la CAN
Pour avoir renoncé à organiser la dernière CAN, le Maroc a été lourdement sanctionné. En plus de la disqualification de la CAN 2015, le Maroc sera privé de celles de 2017 et 2019 par la CAF. Le Maghreb Football Club n’est pas d’accord avec cette décision de sanctionner les footballeurs marocains et les fans. Nous avons trouvé cinq bonnes raisons d’absoudre ce grand pays de football.
1. La raison d’Etat
Au moment de la demande de report par le Maroc de la compétition, Ebola était, d’un point de vue de santé publique, une cause réelle et sérieuse d’inquiétude pour tout le continent, voire la planète comme cela a été expliqué par l’OMS. L’épidémie, certes en décrue, est toujours très active en Afrique. Alors le Maroc a réagi, et la Guinée Equatoriale a prouvé qu’il était possible d’organiser la CAN en écartant la menace Ebola. Mais cette maladie était-elle l’unique raison de ce revirement marocain? Avec du recul, et en analysant plusieurs indices, on sait que parmi les vraies causes, certaines sont inavouables. Elles sont liées à des risques sécuritaires qui auraient pu mettre en péril l’activité touristique. C’est la principale source de revenus du pays, et donc en quelque sorte son pétrole. En d’autres termes, c’est la raison d’Etat qui a prévalu. Recevable comme choix stratégique. En cas de pépins, la CAF aurait-elle pallié les pertes financières au niveau d’un pays sur une saison estivale ?
2. Sacrifice d’une génération
Deux CAN, c’est quatre ans, un cycle pour une sélection nationale, mais surtout une génération de joueurs quasiment perdus à partir de 25-26 ans… Dans le cas du Maroc, on pense à Benatia (27 ans), Da Costa (28 ans), Dirar (28 ans), Amarabt (27 ans), El Ahamadi (29 ans), Chahechouhe (28 ans), Boussoufa (30 ans). 
Les joueurs doivent-ils payer d’une manière aussi lourde à cause de décisions politiques et surtout financières ? La division Afrique de la FIFPro, syndicat international des footballeurs professionnels, a notamment réagi à cette question : «Retirer à une nation la possibilité de disputer trois Coupes d’Afrique des nations de suite (celles de 2015, 2017 et 2019), c’est sacrifier une génération entière de joueurs, les empêcher de s’exprimer au plus haut niveau international, les empêcher de pratiquer une part importante de leur métier de footballeur professionnel». Recevable. 
Il aurait été sans doute plus intelligent de priver le Maroc de l’organisation de toutes compétitions continentales pendant X années ou d’alourdir encore les sanctions financières, plutôt que de punir les footballeurs. 
Et puis, beaucoup de joueurs binationaux d’origine marocaine pourraient opter pour des nations européennes. Et d’un point de vue de la CAF, si les binationaux ne choisissent pas leur pays d’origine, cela affaiblit les équipes africaines.
3. Au nom de l’Afrique du Nord
Dans son organisation, la CAF doit veiller à respecter certains grands équilibres. L’Afrique du Nord est une zone importante à plusieurs niveaux. Elle est peut-être la plus riche de tout le continent, elle constitue une passerelle vers l’Europe pour de nombreux joueurs venus d’Afrique subsaharienne. Depuis le quart de finale contre la Guinée Equatoriale (2-1 a.p.), les relations entre l’institution dirigeante et la Tunisie ne sont plus au beau fixe. La CAF lui a infligé une amende de 50.000 dollars pour attitude antisportive de ses joueurs, très remontés contre l’arbitre mauricien Seechurn, et exige une lettre d’excuse de la fédération tunisienne avant le 31 mars. Chose que les Tunisiens refuseraient… et en coulisses, certains parlent de la possibilité d’exclure la Tunisie de la CAN 2017 si ladite lettre n’arrivait pas dans les délais. De son côté, l’Algérie est aussi inquiète. Elle attend avec beaucoup de doutes l’attribution de l’organisation de la prochaine CAN 2017. Démographiquement très inférieure, l’Afrique du Nord pèse pourtant très lourd. Pour rappel, sans les clubs maghrébins et notamment tunisiens, les compétitions continentales seraient très amputées au niveau du jeu. Et la lucrative C1 en prendrait un sérieux coup, un peu comme si les Anglais et les Italiens prenaient la poudre d’escampette en Europe. Le Sahara sépare l’Afrique du Nord du reste du continent. Il appartient aux dirigeants africains de ne pas étendre ce désert… et créer des frontières psychologiques dans les esprits. Etre clément avec le Maroc serait un bon signal.
4. Au nom de l’Histoire
En 1988, la CAN avait été sauvée par le… Maroc après le désistement de la Zambie. La CAF avait attribué la compétition à ce pays maghrébin, et cela avait été un vrai succès. Face aux incertitudes géopolitiques, aux menaces croissantes (Boko Haram, etc), les risques de délocalisation existent dans l’avenir. Et ironie du sort, le Maroc pourrait très facilement venir au secours de la CAF. Les infrastructures sportives sont évidemment de très bon niveau pour un pays dont l’une des ambitions est d’organiser un Mondial. Parfois, il faut savoir ne pas insulter l’avenir.
5. La FIFA n’a pas suivi
La question était lancinante, mais connue d’avance. La FIFA allait-elle suivre le chemin de la CAF en privant les Lions de l’Atlas des éliminatoires du Mondial 2018 ? Il semblerait que cela ne soit pas le cas comme l’a révélé le site marocain 360.ma. Une décision dictée aussi par la possibilité de se retrouver engagée dans un bras de fer juridique. La CAF pourrait se retrouver déjugée par le TAS, et cela ressemblerait à un camouflet. La Fédération marocaine a déjà reçu le soutien de l’Union africaine des footballeurs (UAF), et de la section Afrique de la FIFPro (Syndicat mondial des joueurs). Et cerise sur le gâteau, la Guinée Equatoriale n’avait-elle pas été disqualifiée de la CAN 2015 avant de l’organiser ? Le pays du président Obiang naturalisait dans des conditions parfois douteuses, des joueurs venus d’un peu partout. Finalement, quand la CAF veut, elle peut être magnanime…

 * France Football


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