​Une nouvelle affaire pourrait inquiéter François Fillon

L'homme fort de la droite française assure qu’il se battra face aux “forces” qui veulent le “faire taire”


Lundi 30 Janvier 2017

Le candidat de la droite à la présidentielle française, François Fillon, aurait détourné de l'argent provenant de fonds publics lorsqu'il était sénateur, selon des médias français, des accusations qui s'ajoutent à la retentissante affaire d'emploi fictif visant son épouse.
Le Journal du dimanche affirme qu'entre 2005 et 2007, quand il était sénateur, "François Fillon a perçu sept chèques à son nom", un par trimestre, pour "un montant total de l'ordre de 21.000 euros" correspondant à des "reliquats de crédits d'assistants".
Selon le site d'information en ligne Mediapart, l'ex-Premier ministre "s'est mis dans la poche une partie des crédits théoriquement réservés à la rémunération d'assistants, grâce à un système de commissions occultes". Samedi soir, Mediapart estimait que les "sommes siphonnées" ne dépassaient "sans doute pas les 25.000 euros". De nouvelles accusations qui tombent mal pour le candidat de la droite, empêtré dans l'affaire d'emplois présumés fictifs de son épouse Penelope et qui devait tenter dimanche de relancer une campagne en berne par un grand meeting à Paris.
Contacté dimanche matin par l'AFP, l'entourage de François Fillon a dit qu'il ne faisait "aucun commentaire sur une affaire judiciaire en cours".
De son côté, le député de son parti Les Républicains Eric Ciotti a déclaré sur franceinfo que l'affaire des caisses occultes du Sénat "ne concerne ni directement ni personnellement François Fillon".
Depuis novembre 2013, deux juges d'instruction financiers enquêtent en effet sur des soupçons de détournement de fonds publics via des caisses occultes au profit de sénateurs ou anciens sénateurs du parti UMP, devenu Les Républicains.
Cette enquête s'est accélérée ces dernières semaines avec plusieurs mises en examen (inculpations), dont celle de l'ex-trésorier du groupe UMP sénatorial.
Au total, six personnes sont mises en examen dans ce dossier qui concerne la période postérieure à 2009. François Fillon, qui a quitté le Sénat en 2007, ne peut donc être inquiété par la justice dans ce cadre.
Mais l'enquête a mis au jour une pratique ancienne, autorisée par le bureau du Sénat depuis 1988, selon l'avocat du sénateur Henri de Raincourt, inculpé en décembre.
Pour Mediapart, ces commissions ont rarement dépassé 4.000 euros par personne et par trimestre, mais "sur douze ans, ce goutte-à-goutte a concerné des dizaines d'élus et les subventions publiques déroutées de leur objet initial se comptent en millions d'euros".
Par ailleurs, François Fillon se dit prêt, dans une interview au Journal du dimanche, à se battre "jusqu'au bout" contre les "forces" qui sont selon lui à l'origine des révélations sur les activités de son épouse et ses rémunérations, dont il conteste les montants parus dans la presse.
Le vainqueur de la primaire de la droite et du centre, qui se présente comme la victime d'une "calomnie" destinée à nuire à sa candidature à la présidentielle, avance par ailleurs des mesures sociales pour contrer les accusations de "brutalité" de la gauche et d'une partie de son camp.
"Comment ne pas considérer qu'il y a des forces qui sont à l'œuvre pour me faire taire et tenter d'affaiblir ma candidature, voire tenter de m'empêcher de me présenter ? (...) Quel clan ai-je dérangé ?", dit-il en réponse à une question sur la controverse soulevée cette semaine par le Canard enchaîné. "Comment imaginer un seul instant que cette affaire ne soit pas montée de toutes pièces pour m'abattre ? Mais je ne me laisserai pas abattre", poursuit-il. "Je vais me battre de toutes mes forces. Et jusqu'au bout."
François Fillon a déclaré vendredi qu'il se retirerait en cas de mise en examen.
L'affaire a démarré mardi avec la parution d'un article du Canard enchaîné, dans lequel l'hebdomadaire affirme que Penelope Fillon a été rémunérée au total 500.000 euros bruts pendant plusieurs années pour un travail d'attachée parlementaire auprès de son mari puis de son suppléant à l'Assemblée nationale.


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