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« Nous manquons également d’associations à forte représentativité à l’image de l’Aslog en France, qui regroupe à la fois les chargeurs et les opérateurs », a poursuivi ce dernier dans un entretien à Logistiques Magazine, estimant que « nous devons à la fois structurer la logistique des grands flux sur des plates-formes en périphérie des villes et optimiser la logistique urbaine. Notre challenge sera d’organiser les flux de poids lourds en milieu urbain et de favoriser la mutualisation ».
Car, déplore le patron de l’AMDL, « actuellement, les camions pénètrent dans les villes à n’importe quelle heure, les conteneurs sont dépotés en pleine rue à Casablanca ». Plus grave encore, poursuit-il, « nous n’avons pas d’espace de livraison, ce qui contraint les camions à stationner en double file ».
Face à cette situation, il semble qu’« un guide national sur la logistique urbaine permettra de prendre les bonnes décisions », pendant que « l’Observatoire marocain de la performance logistique sera chargé d’évaluer la mise en œuvre de notre stratégie ».
S’expliquant sur l’aménagement de la zone logistique de Tanger-Med, Younes Tazi rappelle d’emblée que « le quart du commerce extérieur du pays transite par Tanger » et précise que « la zone logistique de Med Hub attenante au port de Tanger-Med s’étend sur une quarantaine d’hectares » abritant des logisticiens en lien avec les activités portuaires. Ainsi, confie-t-il, « nous entendons développer une zone logistique complémentaire tournée vers les villes marocaines. Une étude est en cours, nous devrions avoir une meilleure visibilité au premier trimestre 2015 ».
Sur la stratégie logistique globale maintes annoncée, Younes Tazi se veut plus rassurant. Et pour cause, « avant le lancement, par S.M le Roi Mohammed VI, de la stratégie nationale de la compétitivité logistique, le Maroc ne comptait que 200.000m2 d’entrepôts couverts sur 40 hectares et les opérateurs investissaient autour des villes de manière anarchique. A présent, les zones logistiques s’étendent sur 140 ha et abritent 600.000m2 d’entrepôts de classe A et B, les infrastructures de transport se sont développées et les activités de manutention portuaires se sont libéralisées, avec plusieurs intervenants sur un même port ». A ce propos, il rappelle que « les réalisations concrètes ont débuté en avril 2010 dans la région de Casablanca. 300 millions d’euros ont été investis à Zenata et Mita, les deux grandes zones logistiques de la ville, dont les taux d’occupation avoisinent aujourd’hui les 100 % ». À Zenata, précise-t-il, « la SNTL (Société nationale de transport et de logistique) a développé une première tranche de 30 ha, opérationnelle depuis l’été 2011. Suite à une étude de la Banque européenne d’investissement, qui avait souligné l’intérêt d’aménager une deuxième tranche sur Zenata, le coup d’envoi a été donné en mai 2014 pour l’aménagement de 100 ha supplémentaires et la construction d’un port sec ».Pour Younes Tazi, il est urgent aujourd’hui d’aménager l’hinterland du pays avec des entrepôts modernes sous douane. Pour cela, « 3 300 hectares de développement sont ainsi prévus à long terme et 2 700 ha ont déjà été identifiés ». Objectif avoué : « Attirer des logisticiens et des industriels qui apportent de la valeur ajoutée créatrice d’emplois», a-t-il conclu.