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Mais malheureusement cette ressource naturelle, abondante et facilement accessible n’est que peu exploitée. Alors que la consommation des énergies d’origine pétrolière (gasoil, essence, fuel et butane) pèse énormément dans notre balance des paiements et plombe nos budgets de fonctionnement et d’investissement.
En analysant l’évolution de l’enveloppe budgétaire dédiée à la Caisse de compensation ces trois dernières années, nous constatons que celle-ci est passée de 57 milliards de dirhams (MMDH) en 2012 à 34 MMDH en 2014 avec une prévision de 23 MMDH en 2015, soit une diminution de 60%. Cette décroissance phénoménale est due essentiellement à la levée de la subvention sur les produits pétroliers notamment le fuel industriel, le gasoil et l’essence avec instauration du système d’indexation (pour rappel, le système a été instauré en 2000 par le gouvernement de Abderrahmane El Youssoufi puis stoppé par la suite....).
Dans l’enveloppe prévisionnelle de 2015, soit 23 MMDH, le butane détient la place prépondérante avec 13 MMDH, soit 57%. Et la consommation du butane dans le secteur agricole avoisine les 8 MMDH, soit 60% de l’enveloppe dédiée au soutien du butane.
Résultat des courses : nous sommes, ainsi, face à un dilemme, la philosophie de l’existence de la Caisse de compensation reste, entre autres, la question sociale qui consiste à soutenir la couche défavorisée.
D’où la question centrale qui fuse aujourd’hui : quelle est la vraie réforme à entreprendre pour régler le fardeau qui pèse sur la Caisse de compensation, sans impact négatif sur le secteur agricole?
L’un des mécanismes à instaurer est la mise en place de soutien pour l’usage de l’énergie solaire dans le pompage agricole.
D’ailleurs, le dernier rapport de la Cour des comptes, a préconisé pour solutionner la problématique de la Caisse de compensation, la programmation des mécanismes de soutien de l’agriculture, permettant l’encouragement de l’usage de l’énergie solaire.
A titre d’exemple, s’agissant du soutien à 50% de l’installation d’un système de pompage solaire, et avec une enveloppe de 8 MMDH, nous pouvons installer environ 80.000 systèmes de pompage solaire; soit 80.000 petits agriculteurs (inférieur à 5 ha) qui vont en bénéficier ou 4000 qui détiennent 100 ha. Ce qui ramènera le retour sur investissement à une durée acceptable d’environ trois ans.
Il est bien entendu que le financement d’un tel programme est à envisager différemment via des prêts ou subventions étrangères dédiées à ce type de produits.
Ainsi, le gain est multiple comprenant sur le plan financier notamment, une réduction de notre facture annuelle pétrolière d’environ 12 MMDH, un gain de notre balance commerciale du même montant, une augmentation de notre réserve en devises. Quant au plan économique et social, il s’agirait, entre autres, de booster le secteur de l’énergie solaire, par la création et le développement de TPE/PME qui opèrent dans le domaine, de créer des opportunités pour l’apparition d’industries nouvelles dédiées aux composants solaires (régulateurs, convertisseurs ......) et d’investisseurs dans le domaine de fabrication de panneaux, de développer des compétences locales et positionner le Maroc en tant que leader du secteur dans la région, avec possibilité d’export vers l’Afrique, de permettre une opportunité de développement de sous-traitance dans l’assemblage, câblage et fabrication d’accessoires et in fine, de constituer une opportunité pour la création de plus de 5000 emplois directs et indirects.
Et le plan écologique n’est pas en reste avec cette réforme qui permettra au Maroc d’occuper la place de leader dans l’utilisation des énergies renouvelables.
* Expert en énergie solaire