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"Jamais les risques du changement climatique n'ont été aussi évidents et les impacts aussi visibles", souligne Christina Figueres, la secrétaire exécutive de la Convention sur le changement climatique des Nations unies, sous l'égide desquelles se déroulent ces discussions.
Pour autant, les changements à opérer pour limiter à 2°C la hausse de la température du globe - un seuil au-delà duquel les experts prédisent des impacts irréversibles et dramatiques dans de nombreuses régions - sont drastiques. Mais il est possible de relever le défi, techniquement et financièrement, a conclu le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) dans sa synthèse mondiale publiée cette année.
Ce sont près de deux tiers des réserves fossiles connues qu'il faudrait laisser dans le sol, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), une perspective à laquelle sont réticents les pays producteurs et les multinationales du secteur.
Pour remplacer pétrole, charbon et gaz, il faudrait aussi investir massivement à l'échelle mondiale dans les énergies non émettrices de CO2. D'après le Giec, les investissements dans ces énergies doivent tripler, voire quadrupler entre 2010 et 2050.
Il va falloir également poursuivre les formidables progrès déjà réalisés en matière d'efficacité énergétique des bâtiments, des transports et des processus industriels, et stopper la déforestation. Pour arriver à maintenir le cap des 2°C, chaque pays va devoir annoncer d'ici mi 2015 "sa contribution nationale" à l'effort global.
A Lima, la nature de ces contributions devra être arrêtée: réduction des émissions de gaz à effet de serre en valeur absolue, par habitant, par unité de PIB, par secteur d'activité, etc.
Les pays en développement défendent aussi l'idée que les contributions des pays riches doivent inclure des engagements financiers pour soutenir leurs actions de réduction des gaz à effet de serre et leur adaptation aux risques liés au changement climatique.
"Nous avons besoin d'engagements clairs, précis et prévisibles en matière de financement, qui tiennent compte des besoins des pays en développement", affirme Romain Benicchio de l'ONG Oxfam, qui insiste dans un rapport publié lundi sur l'importance de ce point pour garantir un accord à Paris en 2015.
Sans attendre le rendez-vous de Lima, l'Europe s'est récemment fixée comme objectif de réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030. Les Etats-Unis se sont engagés à les baisser de 26 à 28% entre 2005 et 2025 et la Chine a pour la première fois donné une date (autour de 2030) à partir de laquelle elle veut les diminuer.