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Au moins 55 personnes ont été tuées dans cet attentat, le plus meurtrier cette année, perpétré dimanche soir, alors qu'une foule nombreuse quittait le poste-frontière de Wagah, théâtre au quotidien de célébrations nationalistes avec force musique et mini-parades militaires de soldats indiens et pakistanais.
Nawaz Khan, 26 ans, se souviendra toute sa vie de cette journée du 2 novembre 2014. Une partie de sa famille était venue de Peshawar, dans le Nord-Ouest, pour lui rendre visite et assister au défilé à la frontière de Wagah, l'une des rares attractions touristiques au Pakistan.
"Après la parade, je ramenais des enfants de la famille et j'ai vu un jeune garçon foncer sur l'entrée principale, les Rangers (paramilitaires) ont tenté de l'arrêter, mais il y a eu une énorme explosion et mon frère a été soufflé sous mes yeux. Il y avait des cris d'effroi et une odeur de corps brulés", a-t-il confié à l'AFP. "Le corps de mon frère gisait sur le sol avec d'autres dépouilles".
Différentes factions des talibans pakistanais ont revendiqué cette rare attaque à la frontière entre le Pakistan et l'Inde, deux puissances nucléaires rivales, menée, selon elles, en représailles à l'opération de l'armée, lancée à la mi-juin, dans des fiefs des insurgés, près de la frontière afghane.
Depuis le début, à la mi-juin, de cette opération militaire, plus de 1.100 insurgés ont été tués, selon les forces pakistanaises, un bilan toutefois contesté par les talibans qui affirment avoir quitté les lieux en grand nombre avant le début de l'offensive.
L'attentat a peut-être ciblé Wagah en raison "d'un soutien perçu aux forces armées" de la part de la population civile assistant à la cérémonie, s'interrogeait d'ailleurs lundi le quotidien Dawn dans un éditorial.
Les autorités pakistanaises ont annoncé que Wagah, principal poste-frontière entre l'Inde et le Pakistan traversé chaque jour par des convoyeurs et des voyageurs, allait demeurer ouvert, mais que la cérémonie nationaliste quotidienne allait être interrompue pendant au moins trois jours.
A travers le pays, la police était en "état d'alerte" lundi et avait renforcé ses effectifs afin de protéger les processions de l'Achoura, commémoration annuelle de la mort de l'imam Hussein, en 680 à Kerbala, en Irak, l'un des événements les plus importants du calendrier de la minorité musulmane chiite.
Au cours des dernières années, des groupes islamistes sunnites armés ont en effet ciblé les processions des chiites qui forment environ 20% de la population du Pakistan, géant musulman de plus de 180 millions d'habitants.
A Islamabad, la capitale, et dans la ville voisine de Rawalpindi, théâtre de nombreux attentats antichiites, 10.000 policiers, militaires et paramilitaires avaient ainsi été déployés pour protéger les processions prévues lundi et mardi.