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Une vision 2018 partagée entre différents acteurs afin de développer et doter la station balnéaire de la région Marrakech-Tensift-El Haouz d’infrastructures modernes. 300 millions de dirhams seront ainsi débloqués pour la création d’un pôle urbain, la mise à niveau des infrastructures de base, le rehaussement du paysage urbain d’Essaouira, la valorisation du patrimoine culturel et architectural et le développement socio-économique de la ville. L’ancienne médina et 12 quartiers situés à l’ouest de la ville ne sont pas en reste de ce grand chantier qui prévoit l’investissement de 15 millions de dirhams pour l’aménagement des espaces verts, la limitation de l’extension urbaine et la protection de l’écosystème. Enfin 12,5 millions de dirhams seront consacrés à la mise en place des infrastructures requises pour la protection de la ville contre les inondations.
Certes, comparée au précédent constat problématique, la situation s’est nettement améliorée. Mais qu’en est-il de l’état escompté et du calendrier d’exécution prévu ? Les services compétents devraient-ils se considérer satisfaits au niveau du respect des normes de qualité ?
Malheureusement, plusieurs anomalies depuis le démarrage des travaux persistent encore. Violant ainsi le cahier des charges et défiant l’opinion publique qui, désormais, réclame plus de rigueur au niveau du suivi de la part des services compétents.
«Comme vous pouvez le remarquer, cette ruelle relevant du quartier Azlef a bénéficié du réaménagement des chaussées et des pavés. En vérifiant le travail réalisé, on peut facilement constater que les choses ont été faites à moitié et sans respect des normes de qualité. Le trottoir n’a pas été complètement changé ni adapté au niveau de la chaussée, le pavé a été aménagé d’un côté et oublié de l’autre, les avaloirs sont au-dessus du niveau des chaussées ! Est-ce qu’on doit se considérer satisfaits du travail réalisé ? Est-ce que le projet initial prévoit ce type de réalisations inachevées ? Les services chargés du suivi doivent assumer pleinement leur responsabilité, car la situation actuelle reste en deçà de l’état espéré», a déclaré un habitant du quartier Azlef.
Même constat dans plusieurs quartiers de la zone-Est, considérés comme réaménagés, mais qui ont encore besoin de finalisation au niveau des trottoirs, des avaloirs, des pavés et des espaces verts.
Pire encore, des avaloirs représentent actuellement un réel danger pour les enfants et les usagers de la route. Ils font même l’objet de bricolage qui suscite la risée des habitants.
«Cet avaloir situé à l’entrée de cette ruelle du quartier des lagunes est ouvert depuis deux ans maintenant. Pour avertir les habitants et les usagers de la route de ce danger public, on y fixe à chaque fois une branche d’un arbre. Mais, est-ce que c’est ainsi qu’on résout ce genre de problèmes ? C’est ridicule surtout quand cela dure depuis plusieurs années», s’indigne un habitant du quartier. Un autre aspect scandaleux affecte sérieusement l’image des travaux réalisés : les ronds-points ont été conçus et placés sans aucune harmonie ou logique au niveau des dimensions et de l‘usage. Lors d’une rencontre avec un responsable sécuritaire, il nous a assuré que ses services n’ont pas été consultés avant la conception et l’aménagement des ronds-points.
On se souvient du fameux rond-point ovale curieusement et inutilement aménagé devant la place du quartier administratif deux ans auparavant. Il avait causé plusieurs accidents nocturnes graves avant d’être démantelé. Celui réalisé près de la gare routière a résolu plusieurs problèmes, mais il manque toujours de finition, d’éclairage et de signalisation.
«Nous avons beaucoup apprécié l’idée d’aménager des espaces verts au cœur des ronds-points. Malheureusement, ce travail a été retardé avec le départ de l’ex-gouverneur qui prêtait une attention très particulière aux espaces verts. Actuellement, on a trois ronds-points qui ont besoin d’être relookés pour les intégrer dans le paysage urbain. Mais les espaces verts ne font plus la priorité des services compétents depuis quelque temps… », regrette un acteur associatif.
D’autre part, nous assistons à la dégradation des chaussées dans plusieurs quartiers et passages de la ville, et à proximité même du siège de la province d’Essaouira.
«On ne peut pas avancer éternellement l’argument des spécificités géologiques de la ville. Nous savons tous que la fragilité du sol représente un facteur négatif pour les infrastructures de la ville, mais il faut trouver une solution durable. A quoi peut servir de verser plusieurs dizaines de milliers de dirhams aux bureaux d’études si on doit être confronté chaque fois à ce problème qui est pourtant loin d’être une fatalité ?», s’interroge un entrepreneur de la ville.
L’enchaînement des travaux laisse aussi à désirer. Normalement, on devrait réaliser des installations souterraines, puis passer aux chaussées et pavés. Une chose qui n’a pas été respectée dans plusieurs zones dont les chaussées et pavés ont été refaits plusieurs fois à cause du non-respect de cette logique, à savoir l’enchaînement des travaux d’aménagement.
Outre ces aspects regrettables, nous remarquons un sérieux laisser-aller au niveau de la finition des travaux. On a comme l’impression que les responsables se contentent de l’essentiel sans prêter grande attention aux détails. Toutefois, des pratiques anti – écologiques persistent encore à cause de l’entassement des gravats dans plusieurs points de la cité, comme c’est le cas actuellement pour le coin de l’ancien CFI. Un comportement incivique et irresponsable qui multiplie les points noirs devant l’indifférence des responsables.
Le projet prendra fin d’ici 2018. L’essentiel sera réalisé, mais dans quelles conditions ? C’est la question qui interpelle les services en charge du dossier pour qu’ils assument leur entière responsabilité au niveau du suivi des travaux.
Finalement, il y a une grande responsabilité d’appropriation et de préservation des acquis qui incombe aux habitants. Pourtant, nous assistons au quotidien à des actes de vandalisme portant atteinte à la vision 2018 qui ambitionne de faire de Mogador une cité moderne.