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L’ambition de cette exposition est, selon les organisateurs, de retracer l’histoire de cette culture, de sa genèse aux Etats-Unis dans les années 1970, en passant par sa réappropriation en France dans les années 1980, jusqu’à son développement dans les rues arabes lors des printemps révolutionnaires. Puisque depuis qu’il existe, le hip-hop a toujours été considéré comme un genre subversif et un véritable médium artistique d’expression sociale et politique pour la jeunesse.
«L’Institut du monde arabe est une vraie institution. Il y a 15 ans, je n’aurais pas fait une expo de hip-hop dans un musée, mais je pense que la période actuelle en a besoin», précise Akhenaton, le directeur artistique. «J’ai aussi réalisé avec le temps que l’institutionnel, ce sont nos impôts et qu’il y avait quelque chose de dramatique à ce que le hip-hop soit une culture très répandue mais qu’elle ne soit fixée dans aucun endroit de manière historique. Pour moi, c’était une négation de son existence», note-t-il dans un entretien accordé à «Saphirnews».
Pour lui, cette expo est importante pour pouvoir se rapprocher du public qui ne connaît pas cette culture. «J’ai toujours eu espoir qu’on arriverait à changer les choses et à se faire accepter pour ce qu’on est, c’est-à-dire des créateurs, des gens qui composent des morceaux, dansent, font des spectacles, des peintures ; mais cela ne marche pas, on est toujours vu comme des délinquants repentis, des assistés sociaux qui ont eu de la chance», explique Akhenaton, avant de faire savoir que l’idée ici est «d’ancrer cette culture dans son existence et de mettre à l’honneur des pays arabes dans leur créativité malgré les difficultés vécues dans ces pays».
Il est à noter que de nombreuses activités culturelles rythmeront cet évènement de taille, durant les trois prochains mois. Ainsi, deux concerts exceptionnels seront organisés les 19 et 20 juin prochain, en partenariat avec le Festival Paris Hip-Hop. Au programme figurent également un cycle de conférences, des rencontres, des dédicaces et des ateliers. Un mur d’expression libre sera, par ailleurs, installé sur le parvis de l’IMA, ouvert aux visiteurs, invités à y venir graffer librement.