​La colonisation des territoires palestiniens occupés torpille les efforts de paix

L'escalade fait redouter une troisième Intifada


AFP
Vendredi 14 Novembre 2014

​La colonisation des territoires palestiniens  occupés torpille les efforts de paix
Israël a approuvé mercredi la construction de 200 nouveaux logements à Jérusalem-Est, la partie palestinienne occupée et annexée de la ville sainte, passant outre la réprobation internationale contre la poursuite de la colonisation qui contribue à l'actuelle escalade des tensions.
Les violences se sont poursuivies, avec l'incendie d'une mosquée à l'aube en Cisjordanie occupée et le jet d'un cocktail Molotov sur une synagogue désaffectée dans une localité arabe du nord d'Israël mardi soir.
La nouvelle escalade des tensions entre Israéliens et Palestiniens devait être au coeur des discussions prévues jeudi à Amman entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le président palestinien Mahmoud Abbas.
A la veille de cette rencontre, les Etats-Unis ont une nouvelle fois critiqué leur allié israélien à propos de la poursuite de la colonisation à Jérusalem-Est. 
"Ces décisions d'étendre les constructions peuvent exacerber la situation difficile sur le terrain et ne contribueront pas à apaiser la tension", a dénoncé la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki estimant que cela "allait à l'encontre de l'objectif affiché de parvenir à une solution à deux Etats" israélien et palestinien.
L'escalade fait redouter une troisième Intifada, du nom des deux soulèvements populaires palestiniens qui ont fait des milliers de morts de 1987 à 1993 et de 2000 à 2005. 
Après deux attentats à la voiture-bélier qui ont fait quatre morts (outre les deux auteurs palestiniens) depuis fin octobre à Jérusalem et deux meurtres lundi en Cisjordanie et à Tel-Aviv, les Israéliens ont renoué avec un sentiment d'insécurité.
La municipalité israélienne a néanmoins approuvé la construction de 200 nouveaux logements dans le quartier de colonisation de Ramot à Jérusalem-Est, a dit à l'AFP Pepe Alalo, conseiller municipal d'opposition.
La poursuite de la colonisation (la construction de logements dans les territoires palestiniens occupés par Israël et notamment à Jérusalem-Est) est l'un des facteurs de la colère palestinienne, avec l'occupation, les arrestations, les brimades ou le chômage. Cette exaspération est catalysée par les passions autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est.
La partie palestinienne de la ville sainte, en proie aux violences depuis l'été, est le théâtre d'affrontements entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens jour et nuit. La Cisjordanie est également sous tension. Un Palestinien y a mortellement poignardé une femme colon lundi et les soldats israéliens y ont tué un Palestinien mardi.
Depuis lundi, l'armée israélienne a déployé des renforts en Cisjordanie.
La communauté internationale suit l'évolution avec préoccupation. "Mon inquiétude est immense", affirme dans un communiqué Tony Blair, envoyé spécial du Quartette (Nations unies, Union européenne, Etats-Unis et Russie) au Proche-Orient. Avant même l'annonce d'un nouveau projet de colonisation, il prévenait qu'une telle initiative ne ferait "qu'enflammer" davantage la situation.
Pour le roi de Jordanie Abdallah II aussi, la poursuite de la colonisation "torpille tous les efforts" de paix.
Mais c'est le statut de l'esplanade des Mosquées qui demeure la ligne rouge des Palestiniens. L'esplanade est à la fois le troisième lieu saint pour les musulmans, et le plus haut lieu saint pour les juifs.
Abdallah II, dont le pays est le gardien du site même si Israël en contrôle les accès, a reçu mercredi le président palestinien et a exprimé son "rejet total des agressions et provocations israéliennes répétées", selon un communiqué du palais royal.
Palestiniens et Jordaniens redoutent qu'Israël, malgré les dénégations officielles, tente de modifier le statu-quo en vigueur, qui interdit aux juifs de prier sur l'esplanade.
Alors que la communauté internationale s'efforce de faire retomber la tension, Israël a annoncé mercredi qu'il ne participera pas à la commission d'enquête de l'ONU sur de possibles violations du droit international lors de la guerre à Gaza cet été.
Les perspectives de reprise des efforts pour résoudre un conflit vieux de plus de 60 ans ont rarement paru plus sombres. Dans ce contexte, la Chambre des députés française procédera le 28 novembre, après le Parlement britannique le mois dernier, à un vote non contraignant mais très symbolique sur un texte invitant Paris à reconnaître l'Etat palestinien. 


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