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Le concept des concerts « commentés » est simple et efficace. Une grande œuvre symphonique est interprétée par l’orchestre. Et chaque mouvement est progressivement analysé par Jean-François Zygel, en interaction avec les spectateurs, afin que ces derniers écoutent ce mouvement tout en ayant des clefs de compréhension.
Compositeur et pianiste de talent, Jean-François Zygel renouvelle le concert classique en l’ouvrant à l’improvisation, au jazz, aux musiques du monde et à la danse. Son dernier album d'improvisation, « Double Messieurs (Naïve) », en duo avec le pianiste de jazz Antoine Hervé, constitue ainsi un véritable « carnet de voyage » des concerts donnés pendant la saison 2009-2010. Il dispute, par ailleurs, de nombreuses battles avec d'autres improvisateurs comme Chilly Gonzales, Didier Lockwood, Bobby McFerrin, Bruno Fontaine, Andy Emler, ou encore Yaron Herman.
Répondant à une question sur la place que tient la musique dans sa vie, Jean-François Zygel a précisé qu’il se souvient très bien que c’est en écoutant un orchestre qu’est née sa vocation de musicien, à peine âgé de 8 ans. « A chaque fois que j’entends un orchestre, même quelques minutes, même à travers une porte lors d’une répétition, je me sens happé par le mystère et la beauté qui se dégagent de ces forces conjuguées », a-t-il souligné, tout en indiquant : « Dans ma vie de musicien, j’ai souvent eu l’occasion de tenir la partie de piano au sein d'un orchestre. Quelques notes à jouer, un aigu scintillant, une basse à renforcer suffisaient à ma joie, à ce sentiment de plaisir impossible à décrire. On peut bien sûr vivre sans orchestre. Mais on vit moins bien, j’en suis persuadé ».
Concernant les concerts d’improvisation qu’il donne de plus en plus, Jean-François Zygel a déclaré : « C'est quand même une drôle d'histoire, l’improvisation. Le public ne sait pas ce qu’il va entendre et l’improvisateur ne sait pas ce qu’il va jouer. Quand on improvise, il faut être à la fois à son affaire et ailleurs, comme dédoublé. Il faut guider, conduire, construire au moment même où l'on joue ; et en même temps lâcher prise, laisser quelque chose s'établir entre le soi de la surface et le soi des profondeurs ». Et d’ajouter : « J'ai pris l'habitude d'aller de ville en ville, de salle en salle, de pays en pays, sans partitions, sans programmes, avec seulement mes sensations et mes sentiments du moment (…) Ce qui me plaît bien, c'est qu'on peut improviser avec tout le monde. Avec un musicien de jazz comme avec un joueur de doudouk arménien, avec un beat-boxer comme avec un joueur de l’erhu chinois. En compagnie d'un danseur, d'un acteur ou d'un jongleur. Pour accompagner un film muet, ou juste avant de dormir, tout seul, chez soi ».
Pour ce qui est des publics visés par ces concerts, le pianiste français a affirmé sans détour que ce nouveau cycle de concerts est destiné à tout le monde. « Mais, il s’adresse à tous, bien entendu ! », dit-il. « Aux mélomanes comme à ceux qui n'ont jamais entendu un orchestre de leur vie. Je serai là pour les guider, leur expliquer, les éclairer. Tout leur semblera simple, limpide, et vous verrez qu'après cela ils n'auront plus qu'un désir : retourner au concert ! », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Si je reviens au Maroc, c’est d’abord parce que c’est un pays magnifique. Mais surtout pour revoir ces visages d'enfants émerveillés, ces adultes fascinés par l'orchestre et par les grandes œuvres du répertoire symphonique, en bref pour transmettre à tous l'amour de la musique ».