L'émissaire des Nations unies pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a fait un point mercredi devant le Conseil de sécurité de l'Onu.
Dans la journée, des miliciens pro-gouvernementaux ont dit qu'une frappe aérienne de la coalition arabe conduite par l'Arabie Saoudite avait tué une vingtaine de rebelles chiites houthis près d'Aden, la grande ville du sud du Yémen.
De précédentes tentatives visant à ouvrir des pourparlers en Suisse avaient échoué en raison des objections du gouvernement en exil, installé à Ryad, qui réclame comme préalable à toute discussion que les Houthis quittent les principales villes du Yémen et reconnaissent l'autorité de Mansour Hadi.
Les miliciens chiites, qui ont pris le contrôle de la capitale Sanaa en septembre, posent, quant à eux, comme condition l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu.
La coalition arabe conduite par l'Arabie Saoudite bombarde depuis le 26 mars des positions des rebelles houthis en vue de remettre en selle Mansour Hadi. Les Etats sunnites voient les Houthis comme une menace pesant sur la stabilité du Yémen, pays frontalier de l'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de pétrole.
Les Etats-Unis, inquiets de l'enlisement du conflit au Yémen et au risque de froisser leurs alliés saoudiens, ont pris langue avec les rebelles houthis pro-iraniens pour tenter d'accélérer la tenue de pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU. Les Etats-Unis ont obtenu, lors des contacts à Mascate, la libération par les Houthis d'un ressortissant détenu au Yémen.
Mais la coalition arabe sous commandement saoudien a fait monter la pression sur les rebelles chiites, en intensifiant mercredi ses frappes aériennes contre les positions de ces miliciens dans plusieurs régions du Yémen. Elle a multiplié ses frappes, toujours plus violentes, touchant mercredi un complexe militaire à Sanaa où s'est déclaré un incendie et où 3 personnes ont été tuées, mais aussi dans des positions des rebelles dans des provinces du nord, du centre et du sud du Yémen, selon des témoins.
A Aden, la grande ville du sud, 18 rebelles ont été tués dans des raids de la coalition, menés en soutien aux forces pro-Hadi, engagées dans de violents combats contre les miliciens chiites, selon des sources militaires.
Pour l'analyste émirati Abdelkhaleq Abdallah, "les frappes aériennes se poursuivront pour affaiblir les Houthis et leurs alliés", les militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Cet expert des affaires du Golfe a dit par ailleurs s'attendre à "une longue trêve au Yémen sous le parrainage des Etats-Unis, suivie de pourparlers de paix durant le ramadan", le mois de jeûne musulman prévu à partir du 17 juin.