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Les insurgés sont arrivés à l'aube et ont aussitôt attaqué une base de la police.
Des coups de feu et des explosions ont éclaté vers 06h00 (05h00 GMT) et les fusillades étaient toujours en cours cinq heures plus tard, a précisé un habitant qui a également signalé la présence au-dessus de la ville d'un avion de l'armée de l'air nigériane.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès des autorités.
Boko Haram, qui a pris les armes il y a cinq ans pour créer un "califat" dans le nord du Nigeria, a mené plusieurs attaques d'envergure la semaine dernière. L'Etat de Yobe est, avec Borno et Adamawa, un des trois Etats du pays placés sous le régime de l'état d'urgence. Le président Goodluck Jonathan a demandé au Parlement de prolonger ces mesures d'urgence, qui ont expiré le 20 novembre. Aucune décision n'a encore été prise.
Il y a lieu de rappeler qu’au moins 81 personnes ont trouvé la mort vendredi dans l'attaque de la mosquée centrale de Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria.
L'attentat n'a pas été revendiqué mais porte la marque de Boko Haram.
Trois bombes ont explosé devant l'édifice, alors que la foule se rassemblait dans la cour du bâtiment pour les prières de l'après-midi. Des hommes armés ont ensuite ouvert le feu sur les fidèles, selon des témoins.
La mosquée jouxte le palais de l'émir de Kano, Lamido Sanusi, ancien gouverneur de la Banque centrale et deuxième plus haute autorité islamique du pays, qui ne s'y trouvait pas au moment des faits.
"Après de multiples explosions, ils ont aussi ouvert le feu. Je ne peux pas dire combien il y a de victimes parce que nous nous sommes tous enfuis", a déclaré un membre de ses services.
L'attentat n'a pas été revendiqué, mais tout porte à croire qu'il a été commis par les islamistes de Boko Haram. Le mouvement, responsable de plusieurs milliers de morts, s'en prend d'ordinaire aux églises, aux écoles ou aux commissariats, mais aussi aux mosquées qui ne partagent pas sa lecture rigoriste de l'islam.
Après l'attaque, des jeunes en colère ont bloqué les portes de la mosquée. La police a dû se frayer un chemin en utilisant des gaz lacrymogènes.
Reuters s'est rendu dans deux morgues, l'une ayant reçu 20 corps et l'autre 61, selon un responsable médical, Muhammad Ali. Les cadavres portaient des blessures liées à des balles et à des explosifs, a indiqué ce responsable.
Le président nigérian Goodluck Jonathan a publié un communiqué, promettant de faire juger les coupables.
La vieille mosquée et le palais remontent aux siècles où Kano était l'un des empires islamiques prospérant du commerce de l'or, de l'ivoire et des épices sur la route des caravanes reliant l'intérieur de l'Afrique à la côte méditerranéenne.
Au Nigeria, les dirigeants musulmans n'osent parfois pas critiquer ouvertement Boko Haram de peur des représailles, à la différence de l'émir de Kano, qui a fait part de sa colère après l'enlèvement de 200 lycéennes dans le village de Chibok en avril dernier.
Selon la presse locale, il a appelé les Nigérians ce mois-ci à se défendre contre Boko Haram.