"Nous sommes tombés d'accord qu'il faut continuer à travailler entre la Grèce et les institutions et que l'Eurogroupe de samedi revêt une importance décisive, car le temps presse", a dit la chancelière allemande Angela Merkel à l'issue de dix heures de discussions avec ses partenaires de l'UE réunis en sommet à Bruxelles - dont deux ont été consacrées au cas grec selon des sources européennes.
Les chefs d'Etat et de gouvernement se refusent à arbitrer le bras de fer entre Athènes et ses créanciers (BCE, FMI, Commission européenne) sur les réformes et les coupes budgétaires demandées à la Grèce en échange du déblocage de 7,2 milliards d'euros de prêts.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras aurait voulu au contraire que le sort de son pays soit scellé au plus haut niveau. Mais la question sera du ressort des 19 ministres des Finances de la zone euro, dont ce sera samedi la cinquième réunion en un peu plus d'une semaine sur le sujet.
La quatrième, jeudi, s'était à nouveau soldée sur une déconvenue, et les ministres ont confié au trio des institutions la tâche "d'intégrer si possible" des positions grecques à leurs propositions, selon une source européenne.
Derrière un défaut de paiement au FMI se profile la menace d'une sortie de la Grèce de la zone euro, un "Grexit", scénario catastrophe pour les responsables européens et pour beaucoup de Grecs qui veulent rester dans l'euro. La date-butoir est en tout état de cause le 30 juin, à laquelle la Grèce doit honorer un remboursement au FMI.
Par ailleurs dans un autre dossier à l’ordre du jour du sommet de l’UE, l’'absence de consensus sur la proposition d'imposer des quotas pour la répartition sur deux ans de 40.000 demandeurs d'asile arrivés en Italie et en Grèce depuis le 15 avril, afin de soulager ces deux pays, a déclenché la colère du chef du gouvernement italien.
Les débats ont duré plusieurs heures et ont été très tendus, car plusieurs pays d'Europe centrale --Pologne, Hongrie, République Tchèque et Slovaquie-- ont voulu que cette répartition se fasse de manière volontaire.
Plus de 100.000 personnes sont clandestinement entrées dans l'UE depuis le début de l'année par la Méditerranée ou par la Turquie, selon l'agence européenne Frontex. Plus de 60.000 sont arrivés en Italie après une périlleuse traversée de la Méditerranée.
Selon la Commission européenne, 34% seulement des personnes en situation irrégulière ont été renvoyées de l'UE en 2014.