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Le foot espagnol grand gagnant du Ballon d’or: Le Real Madrid mauvais perdant

Jeudi 31 Octobre 2024

Si le football espagnol sort grand gagnant du Ballon d'or avec huit trophées, dont les principaux remportés par Rodri et Aitana Bonmati, le Real Madrid, qui a boycotté la cérémonie en signe de protestation, est critiqué mardi pour son attitude et son manque de classe.

Tout était prêt. Depuis plusieurs semaines, l'attaquant star des "Merengues", Vinicius Junior, se préparait à recevoir la récompense individuelle suprême du footballeur à Paris.
Le Real, qui comptait logiquement quatre de ses joueurs dans le Top 6 (Vinicius, Jude Bellingham, Dani Carvajal et Kylian Mbappé) après avoir réalisé le triplé Liga-Ligue des champions-Supercoupe en 2023-24, avait rassemblé une délégation de près de 50 personnes pour célébrer le sacre du Brésilien. Ou à défaut, en cas de surprise, celui de Bellingham ou de Carvajal.

Mais leur avion n'a jamais quitté la capitale espagnole, le club madrilène ayant finalement décidé de ne pas participer à la soirée de gala après avoir appris qu'aucun de ses joueurs ne serait sacré. Une affirmation à l'encontre de celle de France Football, organisateur de l'évènement annuel, qui a assuré que le secret entourant le nom du lauréat avait été gardé jusqu'au bout.

"Si les critères d'attribution ne désignent pas Vinicius comme vainqueur, ces mêmes critères devraient désigner Carvajal (...) Comme cela n'a pas été le cas, il est évident que le Ballon d'Or de l'UEFA ne respecte pas le Real Madrid", avait argué le club à l'AFP dans l'après-midi. Pas question, dans ces conditions, que l'institution madrilène se rende "là où elle n'est pas respectée", avait-elle conclu.

La presse espagnole, qui célèbre abondamment le sacre de Rodri, vainqueur et meilleur joueur de l'Euro-2024 avec la "Roja", également champion d'Angleterre avec Manchester City, ainsi que le doublé de la Catalane Aitana Bonmati, qui conserve son Ballon d'or, championne d'Espagne et vainqueur de la Ligue des champions avec le FC Barcelone et championne du monde 2023 en sélection, critique à l'unanimité le comportement du Real.

"Cette mascarade est indigne du plus grand club au monde", tranche Marca, pourtant pro-Real, dans un éditorial notant que la Maison Blanche ne respecte pas son propre hymne qui appelle ses joueurs "à serrer la main même quand tu perds".

"Je pense que cela fait un certain temps que le Real Madrid a perdu cet état d'esprit", a déclaré de son côté le président de la Liga espagnole, Javier Tebas, dans un entretien cité mardi par le quotidien français L'Equipe. "Ils auraient dû se rendre à cette cérémonie et ne pas mettre en cause le système de France Football, qui est transparent, avec 100 journalistes qui votent. La victimisation du Real n'a pas lieu d'être et est exagérée. Je ne sais pas sur quel chemin ils vont", a-t-il ajouté.

En guerre ouverte avec l'UEFA, le Real Madrid, qui pousse pour la création d'une Superligue censée venir concurrencer la Ligue des champions et "sauver le football européen de la ruine", selon son président Florentino Pérez, semble s'enfoncer dans une théorie du complot, relayée par le programme télévisé El Chiringuito.

"L'ennemi du Real Madrid, l'UEFA, est intervenu dans le Ballon d'or (...) C'est une preuve évidente de la guerre d'Alexander Ceferin (le président de l'UEFA, NDLR) contre la Superligue", a lancé le présentateur de l'émission, Josep Pedrerol.

Le rédacteur en chef de France Football, Vincent Garcia, a donné une explication bien plus logique au palmarès, au micro de la chaîne L'Equipe. "Ce que je peux dire, c'est que c'était serré. Vinicius a sûrement pâti de la présence de Carvajal et Bellingham dans le Top 5, puisque cela lui a enlevé mathématiquement quelques voix. (...) Ce qui a pu bénéficier à Rodri", a-t-il avancé.

Autre explication potentielle, relevée par plusieurs médias spécialisés, la présence, parmi les critères d'élection de la "classe" et du "fair-play" du joueur, ce qui a pu porter préjudice au Brésilien, parfois caractériel et provocateur sur le terrain, loin de l'image modèle de Rodri.
Des arguments inaudibles pour les Merengues, convaincus d'avoir été lésés, et désormais lancés dans une improbable croisade contre le monde entier.

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