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Les forces de l'ordre dans les starting-blocks pour relever un défi sécuritaire hors norme aux Olympiades de Paris

Mercredi 26 Juin 2024

Les forces de l'ordre dans les starting-blocks pour relever un défi sécuritaire hors norme aux Olympiades de Paris
A un mois de l'ouverture des Jeux olympiques (26 juillet-11 août), policiers, gendarmes, préfets et gouvernement affirment être prêts à relever le défi sécuritaire de cet événement planétaire dans une situation politique instable qui vient s'ajouter à un climat de tensions internationales et de menaces terroristes élevées.

"Tout est prêt", "il n'y aura aucun souci", a assuré de nouveau lundi sur Europe 1 le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, pour signifier que la dissolution de l'Assemblée nationale, quel qu'en soit le résultat, n'aura aucun impact sur l'organisation des Jeux.

Policiers et gendarmes, interrogés par l'AFP, s'attendent néanmoins à ce que la période soit propice aux manifestations plus ou moins violentes en cas d'absence de majorité. "Car, aucun (des camps) ne sera content", résume un haut cadre de la police.
"Il n'y aura pas d'embrasement des banlieues", a rétorqué lundi M. Darmanin, se référant à une note des renseignements.

Le véritable défi sécuritaire, gigantesque s'il en est, c'est d'abord celui de la cérémonie d'ouverture, vaste parade fluviale sur la Seine au coeur de Paris. Jamais une cérémonie d'ouverture ne s'est déroulée hors d'un stade.
"Les Jeux sont un aimant à enquiquinements. Ils offrent des opportunités" à ceux qui veulent en profiter en termes "d'ingérence, de +cyber+, de terrorisme", notait récemment une source sécuritaire.

Pour sécuriser la cérémonie d'ouverture, 45.000 policiers et gendarmes sont mobilisés. La jauge du public a été revue à la baisse mais reste conséquente avec 326.000 spectateurs sur les quais: 104.000 places payantes sur les quais bas, 222.000 places gratuites sur les quais hauts, sans compter environ 200.000 personnes depuis les immeubles donnant sur la Seine et 50.000 dans les fanzones parisiennes.

Pour la première fois, les unités d'élite de la police et de la gendarmerie (200 du Raid, 350 du GIGN et 100 de la BRI) oeuvreront ensemble.
Quelque 18.000 à 22.000 agents de sécurité privée seront aussi engagés sur ces Jeux, et 18.000 militaires également mobilisables si besoin.

Le ministère des Armées chapeautera la lutte anti-drones. L'espace aérien sera totalement fermé dans un rayon de 150 kilomètres autour de Paris, de 19H00 à minuit, le jour de la cérémonie d'ouverture, ce qui n'est jamais arrivé.
Tous ceux qui participent aux Jeux auront été préalablement "criblés" par les services. L'objectif d'un million d'enquêtes de sécurité est tout près d'être atteint, selon le ministère de l'Intérieur.

Les Jeux olympiques puis paralympiques (28 août-8 septembre) se dérouleront dans un contexte de menace terroriste élevée en France, où le plan Vigipirate a déjà été porté à son niveau maximum depuis le 24 mars et l'attentat du Crocus City Hall à Moscou, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique.

A ce stade, "aucune" menace particulière ne pèse sur les JO comme le répètent les autorités, mais globalement, elle est "très élevée", expliquait récemment la source sécuritaire. Le "contexte international ne fait rien pour l'atténuer au contraire", ajoutait-elle en citant la guerre en Ukraine et celle à Gaza.

La menace "endogène" ou "intérieure" reste la principale, comme en attestent les derniers attentats commis à Arras (nord) en octobre 2023, puis au pied de la tour Eiffel en décembre. Ainsi que la mise en examen fin mai d'un jeune Tchétchène de 18 ans pour avoir envisagé un attentat d'inspiration islamiste visant des épreuves de football des JO à Saint-Etienne.

Parmi les points d'attention des autorités, durant toute la période des Jeux, celui du "flux massif de visiteurs parmi lesquels pourraient se retrouver des gens malveillants", selon la source sécuritaire. Pour aider les services, la vidéosurveillance algorithmique (VSA) sera testée. Mais pas question, promettent les autorités, d'utiliser des logiciels recourant à la reconnaissance faciale, pourtant déjà employée en France dans certains cas et sous conditions.

Autre risque, celui des manipulations et ingérences informationnelles avec des personnes cherchant à "porter des coups réputationnels en faisant monter des micro incidents", dit-on au sein des services de renseignements.
Derniers exemples récents: l'affaire des mains rouges taguées sur le mur des Justes ou encore celle des cercueils sur les murs de Paris.

Les menaces cyber seront très prégnantes. Les autorités s'attendent à une progression exponentielle de celles-ci par rapport au Jeux d'été de Tokyo en 2021. Plus de 450 millions d'attaques avaient été recensées par les Japonais. Elles pourraient être, selon l'Anssi (autorité dédiée à la sécurité des systèmes d'information) "huit à dix fois supérieures".

Libé

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