D’après les données de cette étude, menée en 2022/2023 et portant sur une période d'un an, « ce pourcentage est de 15,4% en milieu urbain et de 4,8% en milieu rural. Près de 92% de cette augmentation provient de la dépense des ménages citadins ».
Dans sa publication « Les Brefs du Plan » (N° 27 du 29 mars 2024), l’institution publique note aussi une amélioration de la consommation pour toutes les catégories sociales durant le mois de Ramadan.
En effet, pendant ce mois sacré, la dépense des ménages s’accroît de 8,4% pour les 20% les moins aisés, de 9,7% pour la catégorie des intermédiaires et de 8,9% pour les 20% les plus aisés.
Toujours selon l’enquête du Haut-commissariat que dirige Ahmed Lahlimi Alami, par type de dépense, le budget alloué à l’alimentation est de 17,8% plus élevé pendant le Ramadan en comparaison avec les autres mois. Cette hausse est de 19% en milieu urbain, de 4,5% en milieu rural, de 3,3% pour les ménages les moins aisés, de 11,9% pour les intermédiaires et de 12,5% pour les plus aisés, apprend-on.
Les données montrent en outre que les produits riches en calories connaissent un déclin pendant le mois de Ramadan au profit des produits riches en protéines et en vitamines, traduisant ainsi un changement qualitatif dans les habitudes alimentaires.
A noter que les produits alimentaires dont les quantités consommées augmentent significativement pendant le mois de Ramadan sont le lait et produits laitiers, avec une moyenne de 35,8 litres par ménage pendant le Ramadan, contre 23,7 litres en moyenne mensuelle les autres mois, les œufs (respectivement 52,2 unités contre 39,4 unités), les viandes (respectivement 15,1 kg contre 11,3 kg), les poissons (respectivement 6,8 kg contre 5,2 kg), les fruits (respectivement 54,3 kg contre 22,9 kg) et les légumes frais (respectivement 55,1 kg contre 48,3 kg).
Les produits dont les quantités consommées augmentent peu pendant le mois de Ramadan sont les «céréales et produits à base de céréales» (77,4 kg par mois et par ménage pendant le Ramadan, contre 72,7 kg pendant le reste de l'année), les «sucres et produits sucrés » (respectivement 11kg contre 10kg), le «beurre, huiles et autres corps gras (respectivement 10,4 kg contre 9,6 kg) et le «café, thé et plantes aromatiques» (respectivement 2,8 kg contre 2,3 kg).
Selon l’organisme chargé de la production, de l'analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, en termes de dépense, les produits alimentaires qui connaissent une augmentation sont les «poissons» (57,7%), les «fruits» (43,3%), les «oeufs» (35,7%), les «produits laitiers» (34,8%), les «sucres et produits sucrés» (30,3%) et les «viandes» (26%); tandis que les dépenses allouées aux «repas, aliments et boissons pris à l’extérieur» diminuent de 30,6%.
En ce qui concerne les dépenses non-alimentaires, elles s’améliorent de 18,5% pendant le mois de Ramadan essentiellement en milieu urbain (13,4%) et dans un degré moindre en milieu rural (5,1%).
« Par catégorie sociale, cette hausse est de 13,2% pour les 20% des ménages les moins aisés, de 8,1% pour les ménages intermédiaires et de 7,2% pour les 20% les plus aisés », note le HCP indiquant que cette hausse s’explique essentiellement par l’accroissement des dépenses relatives au «transport» (61,9%), aux «soins médicaux» (28%), aux «Loisirs et enseignement» (25,7%), à la «communication» (25%) et à l’«habitation et énergie» (12,7%). Inversement, les dépenses «d’habillement» se réduisent de 11,5%.
Alain Bouithy