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Un rôle au-delà de l’économie
« L’Etat marocain est aujourd’hui plus conscient que jamais de l’importance de sa diaspora », a déclaré Driss El Yazami au début de son intervention. Il a souligné que l’apport des Marocains résidant à l’étranger ne se limite plus au seul domaine économique, mais s’étend désormais à des sphères clés telles que la politique, la culture ou encore le sport.
Devant un public attentif, il a insisté sur la nécessité de créer une Agence marocaine pour l’action culturelle à l’étranger, estimant que la culture constitue l’un des leviers majeurs pour renforcer le lien entre les Marocains du monde et leur pays d’origine.
Des politiques à la hauteur des mutations
Intitulée «Enjeux du patrimoine culturel marocain pluriel et ouvert», la conférence a également été l’occasion pour le président du CCME de plaider pour des politiques publiques à même d’accompagner les évolutions que connaît la diaspora. «Le Conseil a lancé plusieurs initiatives culturelles, dont la traduction et la publication d’œuvres produites par des Marocains du monde, dans des domaines variés comme la littérature, les arts ou la recherche scientifique », a-t-il précisé.
Selon Driss El Yazami, la compétition mondiale pour attirer les ressources humaines hautement qualifiées est désormais une réalité, et les Marocains du monde ne font pas exception. A cet égard, il a appelé à créer un environnement propice à leur retour et à leur implication dans le développement du pays.
Il a également mis l’accent sur la grande diversité qui caractérise aujourd’hui cette diaspora, tant sur les plans linguistique, culturel que professionnel.
Une diaspora protégée par la Constitution
Driss El Yazami a rappelé que la Constitution de 2011 a acté cette évolution. L’article 16 engage l’Etat à protéger les droits et les intérêts légitimes des Marocains du monde dans le respect des lois des pays d’accueil, tout en préservant les liens culturels et l’identité nationale. Il prévoit également de renforcer leur contribution au développement du pays ainsi qu’au dialogue avec leurs sociétés d’accueil.
Le président du CCME a salué le rôle central des discours Royaux dans la redéfinition des politiques migratoires, notamment le discours du 6 novembre 2024, qu’il a qualifié de tournant majeur dans la gestion des affaires de la diaspora.
Pluralité, modernité et reconnaissance
De son côté, la docteure Asma Lamrabet, membre de l’Académie du Royaume, a évoqué le virage pris par le référentiel religieux marocain. Selon elle, la Constitution de 2011 a permis une véritable ouverture en intégrant une approche pluraliste, rompant avec l’image figée du « musulman arabe homme » comme seule référence. Elle a mis en avant le modèle religieux marocain comme étant une synthèse harmonieuse entre spiritualité et valeurs universelles.
Le doyen Ahmed Boukous a, pour sa part, salué la reconnaissance de l’amazigh comme langue officielle, soulignant l’engagement de longue date de la société civile pour faire de cette langue un élément à part entière de la vie publique. Il a rendu hommage aux figures historiques du mouvement amazigh, comme Mohamed Chafik, Ibrahim Akhiat, Aïcha Chenna ou encore Fatima Mernissi.
Enfin, Monique El Krichi, cheffe d’entreprise et actrice associative, a affirmé que le Maroc continue de préserver et de valoriser son héritage pluriel. «La diversité marocaine n’est pas une nouveauté, c’est une manière de vivre, profondément ancrée dans l’histoire du Royaume ».
Paris : Youssef Lahlali