Sylvie Vartan, la plus belle pour aller chanter


Libé
Mercredi 22 Janvier 2025

Sylvie Vartan, la plus belle pour aller chanter

Icône yéyé et show-woman de talent, Sylvie Vartan, qui fait à 80 ans ses adieux à la scène, a été une chanteuse populaire aux titres parfois provocateurs et aux mélodies souvent mélancoliques rappelant l'exil de sa Bulgarie natale. 
Les 24, 25 et 26 janvier courant, la chanteuse française qui a formé un couple mythique avec Johnny Hallyday donne à Paris ses trois ultimes concerts, intitulés "Je tire ma révérence"...

Les belles chansons sont mélancoliques. La mélancolie me tient au corps depuis l'enfance

Le point final à une carrière de 63 ans de l'une des plus grandes artistes francophones: une cinquantaine d'albums, 40 millions de disques vendus et 2.000 couvertures de magazines, davantage que les autres stars françaises Brigitte Bardot et Catherine Deneuve.
 Parmi ses quelque 1.500 chansons, on compte de nombreux tubes.

Comme "La plus belle pour aller danser" (1964), chanson écrite par Charles Aznavour et qui se classe dans tous les hit-parades à travers le monde, notamment n°1 au Japon, n°2 en France et en Espagne... Ou "L'Amour, c'est comme une cigarette" (1981) en passant par "Comme un garçon", où elle troque la robe pour "le blouson" et "le ceinturon", paroles irrévérencieuses pour l'époque.


Sylvie Vartan est pourtant venue à la chanson par hasard. "Dès l'âge de six ans, je voulais être actrice. Et puis voilà, la vie m'a menée ailleurs."
La blonde à la voix grave est née le 15 août 1944 à Iskretz, village de Bulgarie. Elle grandit à Sofia où son père travaille à l'ambassade de France.
 Elle a huit ans quand sa famille fuit le régime communiste pour la France par l'Orient-Express.

A Paris, les débuts sont difficiles pour les Vartan, qui vivent cinq ans dans une chambre d'hôtel.
 Un arrachement qu'on ressent dans ses chansons comme la plus mythique, "La Maritza", nom d'un fleuve qui traverse la Bulgarie.
 "Les belles chansons sont mélancoliques. La mélancolie me tient au corps depuis l'enfance", disait-elle.


Sa carrière commence en 1961, quand son frère Eddie lui fait sécher les cours pour enregistrer "Panne d'essence" avec Frankie Jordan. Succès immédiat à 17 ans et premier Olympia. 
Cette salle mythique du coeur de Paris l'accueillera pendant des décennies, parfois accompagnée de futures stars mondiales comme les Beatles en 1964.
 Plutôt introvertie, la "lycéenne du twist" se mue vite en femme fatale et bête de scène.
 "Tombée brutalement" dans le succès, l'adolescente, perfectionniste, s'impose dans ce métier difficile, "particulièrement pour les femmes". Essuyant une tempête de critiques en 1965 en étant la première à chanter... en pantalon.


Le couple qu'elle forme alors avec "l'Idole des jeunes", Johnny Hallyday, père de son fils David, est la proie des paparazzi. Leur union en 1965, au milieu d'une cohorte de fans et de journalistes, est le "mariage d'une génération". Ils partagent parfois la scène et enregistrent "J'ai un problème" (1973), duo resté célèbre.
 En 1968, Sylvie Vartan survit à un accident de voiture qui coûte la vie à son amie d'enfance. Deux ans après, un nouvel accident, dont Johnny ressort indemne, l'oblige à rester six mois aux Etats-Unis pour retrouver son visage. Elle en profite pour suivre des cours de danse et s'initier aux shows "à l'américaine".


L'union des enfants terribles du rock s'achève par un divorce en 1980, après moult accrocs, ruptures et réconciliations.
 Elle s'installe à Los Angeles pour sa troisième vie. Mais retrouve régulièrement la France et son public.
 Pressentie pour jouer dans "Les Parapluies de Cherbourg", elle aura finalement eu une carrière modeste au théâtre et au cinéma, avec un seul grand rôle ("L'Ange noir" de Jean-Claude Brisseau, 1994).
 "Si je ressens un manque, c'est du côté du cinéma", confessait-elle.


Sylvie Vartan ne retrouva qu'en 1990 son pays natal, où elle adopte sa fille Darina avec son second mari, le producteur américain Tony Scotti épousé en 1984.
 Plutôt discrète sur sa vie privée, elle tape du poing sur la table après la disparition de Johnny Hallyday, fin 2017, pour soutenir publiquement leur fils David et Laura Smet, la fille que le chanteur a eue avec Nathalie Baye, face à sa veuve, Laeticia.


En 2024, en annonçant qu'elle tire sa révérence, elle rappelle que, si Johnny est "quasiment mort sur scène", ce ne sera "pas le cas" pour elle.
 Des adieux à la scène "irrévocables", confiait-elle à l'AFP en novembre. "J'ai vécu sur un volcan depuis mes débuts. J'ai tellement fait qu'à un moment donné, il faut se calmer un peu. Il est temps."


Lu 59 fois


Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dans la même rubrique :
< >

Lundi 20 Janvier 2025 - 16:00 Denis Law. Roi d'Écosse et d'Old Trafford




services