Adolescente de 17 ans, passionnée de pâtisserie, Kaylia Nemour, passée de la France à l'Algérie, est aussi désormais une championne olympique, la première du continent africain en gymnastique, après son sacre aux barres asymétriques dimanche à Paris.
Née en Indre-en-Loire, où elle a découvert toute petite la gymnastique pour faire comme sa sœur aînée dans le petit club d'Avoine-Beaumont, à une encablure de Chinon, la Franco-algérienne a vite été repérée par le couple d'entraîneurs français, Marc et Gina Chirilcenco, qui la suivent toujours, après les fortes tensions entre le duo et la Fédération française de gym (FFGym).
Il y a trois ans, une poussée de croissance a provoqué un problème osseux (appelé ostéochondrite), nécessitant une opération à chaque genou. "C'est plutôt rare mais elle y a été très sensible", a expliqué à l'AFP Marc Chirilcenco.
De retour un an plus tard, elle attend le feu vert de la FFGym pour reprendre les compétitions. Mais l'instance émet des réserves et autorise une reprise très progressive sous conditions.
Un bras de fer se noue entre les deux parties; Nemour est exclue du collectif France. Ses parents décident alors de se tourner vers l'Algérie, après avoir longuement réfléchi, indique Marc Chirilcenco.
"Clairement, j'étais en colère, triste, je ne comprenais pas, je trouvais que ce n'était pas juste", se souvient Nemour auprès de l'AFP.
"Mais mon entraîneur dit que quand on ne peut pas passer par ce chemin, on en prend un autre et il y aura toujours un autre chemin", relativise la gymnaste qui ne connaissait pas vraiment l'Algérie.
"J'ai appris à découvrir ce pays, à découvrir les gens et franchement ils sont super gentils, ils me soutiennent énormément", s'est-elle réjouie.
L'Algérie a permis à Kaylia de se présenter aux Championnats du monde en novembre dernier à Anvers (Belgique), où elle a remporté la médaille d'argent qui l'a qualifiée pour les JO-2024.
Dix mois plus tard, elle décroche à 17 ans l'or à Paris, avec une note exceptionnelle à 15,700 points et met l'Afrique sur la plus haute marche de la discipline aux JO, une première en gymnastique, hommes et femmes confondus.
Et pourtant, dans ses (très) jeunes années, elle ne se trouvait pas plus douée que les autres.
"Quand j'étais petite, on me disait: +mais Kaylia t'es forte, tu peux faire quelque chose+. Moi je n'y croyais pas, je pensais que j'étais comme toutes les filles de mon âge qui font de la gym", a-t-elle raconté à l'AFP.
Les choses ont basculé dans son esprit vers l'âge de 13 ans, juste avant un pic de croissance qui aurait pu la déstabiliser.
"J'ai pris 14 centimètres en un an ! C'est énorme ! Je ne me suis pas inquiétée plus que ça. J'ai continué quand même à faire ma gym. Il a fallu réadapter quelques petits trucs, notamment aux barres où c'est le plus dur, à la poutre où l'équilibre n'est pas le même", dit-elle.
"A la poutre et aux barres, il a fallu réapprendre à faire avec mes grandes jambes et mes grands bras ! Maintenant c'est plus joli à regarder quand t'as des grands bras, des grandes jambes tendues", convient-elle.
Son entraîneur relève qu'à ses débuts, "elle n'avait pas la morphologie". "Elle était petite, un peu boulotte et c'est en grandissant que le vilain petit canard est devenu un grand cygne, si je peux me permettre l'expression".
Nemour, dont le père est informaticien et la mère "bosse tout le temps !" comme elle le dit elle-même, a un grand gabarit, pour le milieu de la gym (1,60 m). Son coach la présente comme "une gymnaste élégante, jolie, qui a beaucoup de swing".
Elle a grandi au milieu d'une fratrie de cinq - 2 garçons et 3 filles - avec la petite dernière Elina, qui pourrait bien être aux JO en 2032, s'amuse Marc Chirilcenco.
Kaylia Nemour est passionnée de pâtisserie, elle crée des gâteaux à chaque occasion et a un compte sur les réseaux sociaux dédié à ses créations. Elle a même des commandes de son entourage et espère ouvrir un jour son laboratoire.
Avant de venir aux Jeux, son coach avait souligné "que Kaylia est française mais qu'elle a choisi de représenter l'Algérie pour ses convictions sportives. Aujourd'hui elle a trouvé un équilibre".
Quand j'étais petite, on me disait: +mais Kaylia t'es forte, tu peux faire quelque chose+. Moi je n'y croyais pas, je pensais que j'étais comme toutes les filles de mon âge qui font de la gymNemour a fait le bonheur dimanche de l'Algérie en lui offrant la première médaille d'or de son histoire en gymnastique. Il y a encore deux ans, cette médaille aurait pu être pour la France mais un conflit avec la fédération en a décidé autrement.
Née en Indre-en-Loire, où elle a découvert toute petite la gymnastique pour faire comme sa sœur aînée dans le petit club d'Avoine-Beaumont, à une encablure de Chinon, la Franco-algérienne a vite été repérée par le couple d'entraîneurs français, Marc et Gina Chirilcenco, qui la suivent toujours, après les fortes tensions entre le duo et la Fédération française de gym (FFGym).
Il y a trois ans, une poussée de croissance a provoqué un problème osseux (appelé ostéochondrite), nécessitant une opération à chaque genou. "C'est plutôt rare mais elle y a été très sensible", a expliqué à l'AFP Marc Chirilcenco.
De retour un an plus tard, elle attend le feu vert de la FFGym pour reprendre les compétitions. Mais l'instance émet des réserves et autorise une reprise très progressive sous conditions.
Un bras de fer se noue entre les deux parties; Nemour est exclue du collectif France. Ses parents décident alors de se tourner vers l'Algérie, après avoir longuement réfléchi, indique Marc Chirilcenco.
"Clairement, j'étais en colère, triste, je ne comprenais pas, je trouvais que ce n'était pas juste", se souvient Nemour auprès de l'AFP.
"Mais mon entraîneur dit que quand on ne peut pas passer par ce chemin, on en prend un autre et il y aura toujours un autre chemin", relativise la gymnaste qui ne connaissait pas vraiment l'Algérie.
"J'ai appris à découvrir ce pays, à découvrir les gens et franchement ils sont super gentils, ils me soutiennent énormément", s'est-elle réjouie.
L'Algérie a permis à Kaylia de se présenter aux Championnats du monde en novembre dernier à Anvers (Belgique), où elle a remporté la médaille d'argent qui l'a qualifiée pour les JO-2024.
Dix mois plus tard, elle décroche à 17 ans l'or à Paris, avec une note exceptionnelle à 15,700 points et met l'Afrique sur la plus haute marche de la discipline aux JO, une première en gymnastique, hommes et femmes confondus.
Et pourtant, dans ses (très) jeunes années, elle ne se trouvait pas plus douée que les autres.
"Quand j'étais petite, on me disait: +mais Kaylia t'es forte, tu peux faire quelque chose+. Moi je n'y croyais pas, je pensais que j'étais comme toutes les filles de mon âge qui font de la gym", a-t-elle raconté à l'AFP.
Les choses ont basculé dans son esprit vers l'âge de 13 ans, juste avant un pic de croissance qui aurait pu la déstabiliser.
"J'ai pris 14 centimètres en un an ! C'est énorme ! Je ne me suis pas inquiétée plus que ça. J'ai continué quand même à faire ma gym. Il a fallu réadapter quelques petits trucs, notamment aux barres où c'est le plus dur, à la poutre où l'équilibre n'est pas le même", dit-elle.
"A la poutre et aux barres, il a fallu réapprendre à faire avec mes grandes jambes et mes grands bras ! Maintenant c'est plus joli à regarder quand t'as des grands bras, des grandes jambes tendues", convient-elle.
Son entraîneur relève qu'à ses débuts, "elle n'avait pas la morphologie". "Elle était petite, un peu boulotte et c'est en grandissant que le vilain petit canard est devenu un grand cygne, si je peux me permettre l'expression".
Nemour, dont le père est informaticien et la mère "bosse tout le temps !" comme elle le dit elle-même, a un grand gabarit, pour le milieu de la gym (1,60 m). Son coach la présente comme "une gymnaste élégante, jolie, qui a beaucoup de swing".
Elle a grandi au milieu d'une fratrie de cinq - 2 garçons et 3 filles - avec la petite dernière Elina, qui pourrait bien être aux JO en 2032, s'amuse Marc Chirilcenco.
Kaylia Nemour est passionnée de pâtisserie, elle crée des gâteaux à chaque occasion et a un compte sur les réseaux sociaux dédié à ses créations. Elle a même des commandes de son entourage et espère ouvrir un jour son laboratoire.
Avant de venir aux Jeux, son coach avait souligné "que Kaylia est française mais qu'elle a choisi de représenter l'Algérie pour ses convictions sportives. Aujourd'hui elle a trouvé un équilibre".