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Autre débat majeur dans l’étude de la dialectique du pouvoir, celui intitulé « Les Etats ont-ils établi une distinction des genres ? ». Initialement Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la ville en France, était attendue. Ce sera finalement Nouzha Skalli qui prendra sa place, accompagnée de Patrick Poivre d’Arvor, journaliste français, et Wassyla Tamzali, avocate en Algérie et militante fervente des droits de la femme. « Mon discours ne sera pas politiquement correct », affirme-t-elle d’emblée. Vérité confirmée quelques minutes plus tard lorsque celle-ci parle de son « anxiété devant l’histoire » et surtout face à la progression du phénomène religieux dans l’espace public maghrébin. Une fausse tradition, selon elle, vérifiée par le geste fort de Feu Mohammed V qui avait permis à sa fille de sortir dévoilée.
Conclusion de Wassyla Tamzali : « Les femmes ont bel et bien progressé en genres, car elles sont désormais politiciennes, policières, avocates… Mais d’un point de vue de la morale, rien ne change et sur le plan sexuel, nous sommes loin d’être libérées ». Paroles d’une femme qui se définit elle-même « Maghrébine, athée et libre penseuse ». De quoi déranger plus d’une à l’instar d’une participante qui souffle : « Elle ne peut pas toucher à la religion ! » Sans langue de bois, nous avait-on promis….
Plus tard dans la journée, une autre femme de poigne, insufflera un nouveau souffle au débat, la députée usfpéiste Saloua Kakri. « Le parcours en politique est quelque chose de très difficile, il faut d’abord faire face à la corruption qui sévit partout», explique-t-elle, en ajoutant qu’elle « n’a pas honte d’être une femme issue des quotas ». Selon elle, la vitesse de pénétration des lois marocaines est beaucoup plus longue, ce qui rend les quotas quasiment obligatoires pour avoir une véritable représentation des femmes dans la vie politique. Puisque le Women’s Tribune ambitionne d’être une plate-forme décisionnelle, Saloua Kakri affiche la couleur, en proposant à la fois d’instaurer l’équité complète au Parlement et de créer une commission parlementaire en charge de suivre les avancées en faveur du droit des femmes. « Aujourd’hui, notre devoir est surtout de faire une politique juste », conclut-elle sous les applaudissements chaleureux du public.
« La difficulté de passer du discours à l’action se vérifie tous les jours. Il suffit de lire des manuels scolaires pour comprendre que l’image de la femme qui y est véhiculée est loin de celle que l’on promeut partout », a déclaré Ali Bouabid, président de la Fondation Abderrahim Bouabid et membre du Bureau politique de l’USFP.
Finalement, tout le débat ne se résume-t-il pas dans cette simple phrase ? A quoi bon parler des femmes, de leur émancipation, de leurs combats, de leur rôle grandissant dans l’espace public, si le même mouvement ne touche pas toutes les strates de la population ? L’école n’est-elle pas le vecteur majeur des changements de demain ? Comment passer dès lors du discours à l’action ?
Quand évoquera-t-on les sujets « tabous » tels que l’héritage ou le droit à l’avortement ?
Autant de questions qui semblent vagabonder en permanence dans l’esprit des participants au Women’s tribune et qui sont parfois soulevées çà et là, sans que réponse sincère y soit encore apportée…..