-
Pékin condamne l'interdiction américaine de véhicules connectés liés à la Chine
-
Les entrées irrégulières dans l'UE ont considérablement diminué en 2024
-
Mohammed Mustafa : Après une trêve à Gaza, la communauté internationale devra maintenir sa pression sur Israël
-
Les munitions non explosées tuent les enfants syriens à un rythme "alarmant", selon l'Unicef
-
En Syrie, la société civile se mobilise pour empêcher tout retour à l'autoritarisme
La décision surprise du président sortant Joe Biden de retirer Cuba de la liste noire américaine, rendue officielle dans un mémorandum publié mardi par la Maison Blanche, est un "geste de bonne volonté", a déclaré un haut responsable américain.
Dans la foulée, La Havane a annoncé la libération prochaine de 553 prisonniers.
"Comme il est d'usage dans notre système judiciaire, nous avons pris la décision unilatérale et souveraine de libérer 553 personnes condamnées pour divers délits", a déclaré sur X le président cubain Miguel Diaz-Canel.
Peu avant, le ministère des Affaires étrangères cubain avait indiqué dans un communiqué que début janvier "le président Diaz-Canel a adressé une lettre au Souverain Pontife" dans ce sens et que les prisonniers concernés seraient libérés "progressivement".
Les autorités cubaines n'ont pas précisé si parmi les personnes prochainement libérées figurent des Cubains qui ont été condamnés pour avoir participé aux manifestations antigouvernementales de juillet 2021, les plus importantes depuis l'avènement de la révolution castriste en 1959.
Le haut responsable américain a indiqué que la décision de Washington de retirer Cuba de sa liste noire devait encourager la libération d'un "nombre important de prisonniers politiques", avant même la prestation de serment lundi de Donald Trump, dont le parti soutient une ligne très dure contre les autorités communistes cubaines.
Quelques jours avant de céder le pouvoir à Joe Biden en janvier 2021, l'ancien et désormais futur président républicain avait pris la décision exactement inverse, celle de placer Cuba sur cette liste où figurent aussi la Corée du nord, l'Iran et la Syrie.
Il est tout à fait possible que Donald Trump décide de remettre Cuba sur la liste après son arrivée au pouvoir.
Son futur chef de la diplomatie, le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, a bâti toute sa carrière politique en s'appuyant sur la diaspora cubaine anticastriste. Ses propres parents ont quitté Cuba pour les Etats-Unis en 1956, trois ans avant l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro.
Joe Biden a annoncé mardi deux autres mesures unilatérales, destinées à soutenir les négociations actuellement en cours sous l'égide de l'Eglise catholique.
Le président démocrate suspend d'une part la possibilité de porter plainte devant des tribunaux américains pour des expropriations à Cuba, et lève d'autre part certaines restrictions financières.
Le sénateur du Texas Ted Cruz, un républicain, a immédiatement dénoncé la décision "inacceptable" de retirer Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme.
Il a accusé Joe Biden de chercher à "saper" le travail du futur gouvernement de Donald Trump et du Congrès à majorité républicaine.
Interrogé sur le fait de lier ainsi les mains du président élu républicain, six jours avant qu'il ne prête serment, le haut responsable déjà cité a assuré qu'il existait "une opinion largement partagée, dans les deux partis (ndlr: démocrate et républicain), que personne ne devrait être détenu sans raison à Cuba."
Selon des chiffres officiels, quelque 500 personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu'à 25 ans de prison pour leur participation aux manifestations des 11 et 12 juillet 2021.
Des ONG et l'ambassade des Etats-Unis à Cuba comptabilisent au total un millier de "prisonniers politiques" sur l'île.
En février 2023, un envoyé du pape François avait demandé à La Havane la libération des manifestants emprisonnés.
L'Eglise catholique a déjà plaidé pour la libération de prisonniers par le passé. En 2010, Raul Castro, alors président, avait négocié avec la hiérarchie catholique la libération d'un peu plus de 130 prisonniers politiques, dont 75 issus du "printemps noir", une vague d'arrestations à l'encontre de la dissidence.
Le gouvernement cubain nie l'existence de prisonniers politiques et accuse les opposants d'être des "mercenaires" à la solde de Washington.