"Nous allons défendre nos personnels sur le terrain, et faire le nécessaire pour les défendre", a indiqué Peter Cook, porte-parole du Pentagone, à la presse. "Nous continuons à conseiller au régime syrien de rester à l'écart de ces zones."
Washington est intervenu la semaine dernière pour la première fois directement contre le régime syrien en envoyant près d'Hassaké (nord-est de la Syrie) des avions pour protéger ses forces spéciales qui conseillent des combattants kurdes, visés deux jours d'affilée par des bombardements du pouvoir. "Ce n'est pas une zone d'interdiction de survol", a dit M. Cook. "Mais le régime syrien serait bien avisé d'éviter ces zones où les troupes de la coalition opèrent."
Le secrétaire d'Etat John Kerry et la candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton se sont déclarés en faveur de la mise en place d'une telle zone, mais le président Barack Obama est réticent à engager des ressources pour appliquer cette mesure.
Les Etats-Unis avaient déjà fait passer cette mise en garde à la Syrie via la Russie, alliée du régime syrien avec laquelle Washington a établi une ligne de communication pour éviter des problèmes entre leurs avions.
Selon Cook, cette mise en garde concerne également les appareils russes. "S'ils menacent les troupes américaines, nous avons le droit de défendre nos troupes."
D’un autre côté, l'enquête menée depuis un an par un groupe d'experts mandatés par l'ONU pour identifier les responsables d'attaques chimiques en Syrie touche à sa fin et leur rapport est attendu cette semaine, ont indiqué lundi des diplomates.
Ce groupe de 24 enquêteurs, baptisé Joint Investigative Mechanism (JIM, mission d'enquête conjointe), a été mis en place en août 2015 après des attaques au chlore contre trois villages syriens qui avaient fait 13 morts.
Leur rapport final doit être remis au Conseil de sécurité avant fin août. Mais le mandat d'un an du JIM peut être prolongé si l'enquête n'est pas terminée ou pas concluante à cette date.
Le Conseil a menacé de prendre des sanctions une fois les responsables identifiés de manière catégorique.
Mais la Russie et la Chine, qui protègent le régime de Bachar al-Assad, auront encore la possibilité de bloquer toute mesure en utilisant leur droit de veto.
Car si Paris, Londres et Washington accusent le régime syrien, Moscou affirme qu'il n'y a pas de preuves formelles de sa culpabilité et accuse de son côté l'opposition armée d'avoir utilisé des armes chimiques.